L'enclavement du Burkina Faso,
s'il handicape l'essor économique du pays,
a cependant conduit au développement de
bonnes infrastructures routières. Toutes
les routes Burkinabè mènent forcément
à une capitale étrangère
: l'axe Ouaga-Bobo mène à Abidjan
(Côte d'Ivoire) et Bamako (Mali), le Ouaga-Fada mène à Cotonou (Bénin) et
Niamey (Niger), le Ouaga-Pô mène
à Accra (Ghana) et le Ouaga-Tenkodogo mène
à Lomé (Togo). L'ensemble des échanges
économiques transite par ces frontières.
Dans une ville comme Ouaga qui,
malgré son petit nombre d'habitants s'étend
sur un cercle de 20km de diamètre, le transport
est un véritable problème. Si la
capitale Burkinabè ne connait pas les embouteillages
que peuvent connaître Dakar ou Cotonou (villes
deux fois moins étendues mais deux fois
plus peuplées !), se rendre d'un point
à l'autre de la capitale n'en demeure pas
moins un casse-tête pour des centaines de
milliers de travailleurs et d'élèves.
Les transports en commun sont presque inexistants.
Les bus de la SOTRACO sont rares, inconfortables
et ne desservent qu'une toute petite partie de
la ville ignorant ainsi les quartiers dits "non
lotis" qui hébergent une population
pauvre sur une couronne de 5 kilomètres
tout autour du territoire "officiel"
ouagalais.
Découvrons les différents
modes de transports employés au Burkina
Faso.
Voir aussi
la page Ouaga pratique pour le détail des
transports à Ouagadougou
Voir aussi
la page sur les distances kilométriques
entre les villes du Burkina Faso
Voir
aussi la page sur le prix des transports en commun
au Burkina Faso
LES TRANSPORTS INDIVIDUELS
Les taxis :
Le taxi n'a pas la cote au Burkina
Faso. Mais c'est un peu de leur faute ! Tout d'abord,
ces voitures peintes en vert ne sont présentes
qu'à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso et le
total de ces véhicules ne doit guère
dépasser les 500 dans tout le pays. Compter
sur un taxi quand on en a besoin (c'est à
dire le soir ou dans des quartiers excentrés)
est donc une pure illusion. De plus, contrairement
au reste de la planète, ce n'est pas au
chauffeur de demander au client où il va
mais à ce dernier de demander si sa destination
est sur le trajet du taxi !!! Car c'est bien ce
dernier qui décide du lieu où il
va. Ajouté au fait que le chauffeur embarque
plusieurs clients (procédure habituelle
en Afrique), ce mode de fonctionnement s'apparente
donc finalement plus à un transport en
commun : il existe des "lignes" de taxi
connues en dehors desquelles il est impossible
d'en voir circuler un.
Photo ci-dessus : quelques taxis attendant
leur tour dans le centre-ville de Ouaga (photo Christian COSTEAUX).
Le prix est plus ou moins fixe
(généralement moins de 250CFA/personne à Ouaga quel que soit le trajet)
et de toute façon il n'y a pas de compteur.
A noter : Il y a la possibilité de
"louer" un taxi à l'heure pour
le prix de 3000CFA. Ca revient, rapporté
à l'heure, plus cher que se prendre un
4x4 climatisé chez Europcar mais c'est
pratique quand on souhaite aller faire des courses
au supermarché sans risquer de devoir poireauter
comme un con avec ses sacs au bord de la route
pour rentrer chez soi.
La société de transport STMB (plus
connue pour ses bus) possède quelques taxis
"radio" climatisés, confortables
et possédant un compteur. Il suffit de
leur donner un coup de téléphone
et en quelques minutes le taxi passe vous prendre.
Compte-tenu du confort et du sérieux, le
prix est dérisoire et il n'y a pas, au
moins, besoin de marchander 10 minutes...
Les "motos" :
Le
deux-roues motorisé, globalement appelé
"moto", qu'il s'agisse d'une vieille
Peugeot 103, d'un scooter chinois ou d'une véritable
moto (rares par ailleurs) est l'engin dont tout
Burkinabè qui n'en est pas équipé
rêve nuit et jour.
L'arrivée des habituelles
merdes fabriquées en Chine permet aux
plus modestes de réaliser ce rêve
à partir de 250 000CFA (moins de 400€).
Les concessionnaires revendant cette camelote
chinoise ont fait fortune ces dernières
années et se sont offerts les deux plus
gros magasins de l'avenue Kwamé Nkrumah.
Mais, après quelques années d'expérience,
les Burkinabè se sont aperçus que
le matériel valait encore moins que ce
qu'il coûtait puisque l'espèrance
de vie d'un scooter chinois (compte-tenu de son
usage intensif, de l'état des chemins et
du nombre de passagers assis à l'arrière
!) dépassait rarement deux ans.
Les Yamaha assemblées
à Bobo-Dioulasso, malgré leur prix
prohibitif, demeurent donc le produit que tout
le monde préfère.
Photos : à droite
magasin de cycles avec deux exemplaires neufs des
Yamaha assemblées au Burkina Faso, référence
de tout bon biker Burkinabè. Ci-dessous
un parking à motos grand luxe (car couvert
!) avenue de la Nation à Ouagadougou.
Dans
toutes les villes du pays sont installés
des "parkings" à motos dont les
gérants ont payé une taxe municipale
pour occuper le trottoir. Devant toutes les administrations,
banques, bureaux de poste et grandes entreprises
chacun peut pour 25 à 50CFA garer son deux-roues.
Le garçon de parking, généralement
payé au lance-pierre (rarement plus de
5000CFA - 7,5€ par mois) délivre
un ticket numéroté aux heureux possesseurs
des engins qui souvent les retrouvent d'ailleurs
une ou deux heures après bien cabossés
ou rayés (le trottoir est petit et cher
et il faut l'amortir en serrant un maximum les
guidons !).
D'autres activités tournent
également autour de cet engouement pour
les motos : qu'il s'agisse des vendeurs de carburant
clandos (qui revendent l'essence à la bouteille
au bord de la route), des vendeurs d'autocollants
"SUZUKI" ou "YAMAHA" à
coller pour masquer la marque véritable
du scooter chinois bon marché, des vulcanisateurs
sollicités sans cesse pour mettre une rustine
de plus sur des chambres à air très
sollicitées ou des réparateurs en
tous genres, les activités sont légion.
Sans parler de ces escrocs d'assureurs qui encaissent
des sommes importantes (l'assurance est obligatoires
pour les motos) sans jamais indemniser aucune
victime d'accident de la route.
Les motos sont donc innombrables
au Burkina-Faso et particulièrement à
Ouagadougou où elles sont responsables
de 95% de la pollution atmosphérique et
de la pollution sonore. Le permis n'étant
pas obligatoire pour les deux-roues, c'est l'anarchie
permanente. Quand un paysan sorti de la brousse
débarque avec son scooter en centre-ville,
il n'y a bien que le feu rouge (et encore) qu'il
respecte. Du coup, il est souvent fatal pour un
piéton de traverser les grandes routes.
Le nombre d'accidents mortels impliquant les motos
(qu'elles en soient victimes ou responsables)
augmente chaque année et, en s'asseyant
patiemment près d'un carrefour fréquenté
on peut admirer au moins un accident grave ou
mortel par jour. C'est cependant surprenant d'en
voir si peu quand on réalise le nombre
de motocyclistes qui freinent avec leurs pieds
et n'ont ni casque ni rétroviseur. Des
voies réservées aux deux-roues ont
été créées dans certains
axes de la capitale.
A noter : Il est possible un peu partout au
Faso de louer un deux-roues. En fonction du modèle
et de l'état, il faut compter entre 1000
et 2500CFA / jour de location. Compte-tenu de
l'entretien inexistant et des critères
de sécurité Burkinabè un
peu spéciaux, il convient évidemment
de vérifier que les freins fonctionnent
bien et que les rétroviseurs ne changent
pas de direction en fonction de la vitesse du
vent. A Ouaga, plusieurs loueurs clandos vous
proposeront des locations au marché des
cycles, SECTEUR 7, à côté
du stade René Monory.
Le vélo :
Le
vélo est le moyen de transport individuel
le plus démocratique du pays. Peu onéreux
à l'achat et d'une durée de vie
illimitée, il équipe des centaines
de milliers de familles au Burkina Faso.
Des villages les plus isolés
jusqu'au centre-ville de Bobo-Dioulasso, des millions
de bicyclettes circulent sur les routes et les
pistes Burkinabè.
Ecologique, silencieux, sportif,
économique, le vélo n'en demeure
pas moins le mode de transport du pauvre qui l'échangerait
bien volontiers contre une moto.
Photo à droite :
mères de famille sportives dans le village
de Sindou, province du Léraba (photo Christian COSTEAUX).
En brousse, le faible niveau
de revenus des habitants et les grandes distances
séparant les hameaux font que toutes les
familles disposent d'au moins un vélo.
Certains élèves n'hésitent
d'ailleurs pas à parcourir quotidiennement
un vingtaine de kilomètres aller-retour
pour se rendre à l 'école.
Le désormais célèbre
Tour du Faso, course cycliste connue jusqu'en
France, a redonné au vélo un certain
prestige depuis quelques années. Il n'est
pas rare sur les routes nationales désertes
de croiser un athlète lunetté
et mailloté s'entraînant sur son
bolide pour la prochaine édition du Tour.
IMPORTANT : pour les Burkinabè tout
comme pour les touristes sportifs, sachez que
les grandes routes du pays (et notamment la nationale
Bobo-Ouaga) disposent d'une voie idéale
pour circuler à vélo : il s'agit
des anciennes routes, souvent ombragées
par d'immense arbres, qui longent les nouvelles
voies goudronnées. On peut y circuler en
toute sécurité et à l'ombre
sans souffrir des bus et des véhicules
bruyants et dangereux...
Location de voiture :
Au
Burkina Faso, comme hélas toujours en Afrique,
la location de voiture est hors de prix. Malgré
le fait que les véhicules loués
soient souvent dans un état très
moyen, on atteint des sommets injustifiés
et injustifiables dans les prix pratiqués
qui atteignent le double voire le quadruple de
ce qui est pratiqué ailleurs dans le monde.
C'est d'ailleurs un bon créneau d'investissement
! Celui qui vient à Ouaga avec 5 vieilles
Mégane d'occasion et monte une entreprise
de location de véhicules à prix
raisonnables (donc toujours deux fois plus cher
qu'en Europe mais deux fois moins cher que chez
Europcar Burkina) amortira le prix de ses véhicules
en quelques mois...
Photo à droite :
en voiture, aucune chance de panne sèche :
les stations-services sont nombreuses sur tout
le territoire.
Bref,
la location de voiture est réservée
aujourd'hui aux touristes les plus fortunés
ou à la rigueur à ceux qui voyagent
en groupe. Si on compte le forfait quotidien,
les assurances obligatoires et optionnelles, le
kilomètrage et les taxes, la voiture la
moins chère vous coûtera 25 000 à
30 000CFA par jour (38 à 45€). Un 4x4 au moins le double.
Et encore, ce sont les tarifs pratiqués
chez National Citer. Les autres loueurs sont plus
chers...
Tous les loueurs officiels disposent
de bonnes assurances et proposent des options
de suppression de franchise en cas d'accident.
Photo à gauche :
péage à la sortie de Bobo-Dioulasso,
sur la route d'Orodara. Toutes les routes du pays
sont payantes et des postes à péage
sont installés à la sortie des villes
(200CFA par véhicule).
Le parc comprend des berlines
et des 4x4. S'il est possible sans problème
de circuler sur des pistes non goudronnées
avec une berline, certaines routes très
accidentées ou certaines voies partiellement
inondées entre juillet et septembre nécessitent
l'usage d'un 4x4. De nombreux minibus sont également
à louer pour les groupes.
Certains loueurs vous proposeront
ou vous conseilleront un chauffeur. A vrai dire,
surtout si vous ne restez pas trop en ville, le
chauffeur n'est franchement pas nécessaire
tant la circulation est faible sur les routes. Il faut cependant faire très attention
aux animaux qui traversent car il n'est pas rare
de tuer un chien ou une chèvre... Le code
de la route étant inexistant, mieux vaut
dans le doute toujours laisser la priorité
à droite bien-sûr mais aussi à
gauche, devant et même derrière !
Le seul loueur que nous vous
recommandons :
: Les bureaux de National Location sont situés
à l'aéroport de Ouaga. Tous types
de véhicules sont à louer et ce
sont les moins chers du pays. L'équipe
est en plus très sympathique. Tél
: 50 31 65 80/50 31 73 96 - Fax : 50 31 65 82
A pieds :
La
marche à pieds ! Le sport favori car obligé
de bien des Burkinabè. En brousse, il y
a peu d'autres choix quand parfois le seul transport
en commun qui passe est hebdomadaire ou ... dromadaire.
Photo à droite :
villageoises parcourant plusieurs kilomètres
à pieds pour se rendre au marché
le plus proche.
Voir aussi
la page Ouaga pratique pour le détail des
transports à Ouagadougou
Voir aussi
la page sur les distances kilométriques
entre les villes du Burkina Faso
Voir
aussi la page sur le prix des transports en commun
au Burkina Faso
LES TRANSPORTS EN COMMUN
Les gares routières et les sociétés
de transports en commun
Comparée
aux épaves roulantes du Sénégal ou du Mali, la situation des bus de transport
en commun au Burkina peut paraître enviable.
Plusieurs compagnies se partagent
le marché. Certaines sont plus performantes
et sérieuses que d'autres. Certaines sont
spécialisées sur une destination
alors que d'autres desservent tout le pays. La
plupart de ces sociétés, enclavement
du Burkina oblige, assurent également des
liaisons internationales.
Photo à gauche :
un ticket Ouaga-Bobo" climatisé"
à 6000CFA (9€) de la compagnie de
transport SOGEBAF, l'une des principales du pays.
Il est donc possible de se rendre
dans n'importe quelle ville du pays, à
toute heure et 7j/7 dans des conditions de confort
bonnes ou acceptables et à un prix raisonnable.
Les liaisons durant souvent plusieurs heures,
les gares routières sont souvent des lieux
animés où se cotoient passagers
et commerçants en tous genres venus vendre
des victuailles pour le voyage ou des cadeaux
pour ceux qui retournent au village.
Les grandes compagnies de transports : Certaines
compagnies de transport possèdent leurs
propres gares routières. C'est le cas par
exemple de la SOGEBAF ou de la STMB. Les prix
sont clairement affichés à l'entrée
de la gare, les horaires de départ et d'arrivée
sont très généralement respectés
(souvent à la minute près !), les
bagages sont étiquetés en soute
et il est possible de réserver à
l'avance afin d'obtenir les places de son choix.
Bref, un système inimaginable dans des
pays comme le Sénégal ou le Mali
ou règnent l'anarchie, la pagaille et l'amateurisme.
Photo ci-dessus : comme
à Paris et au Monopoly, Ouagadougou a sa
Gare de l'Est, sur la route de Fada. Pour éviter
de traverser la ville de Ouaga, les gares routières
sont souvent implantées sur les axes menant
à leur destination (photo Christian COSTEAUX).
Les bus sont généralement
rapides (voir trop !) et certains sont même
climatisés. Des pauses sont prévues
durant le trajet et des rafraîchissements
sont vendus à bord.
Ces grandes compagnies de transport
ne se rendent que dans les localités principales
du pays et dans les capitales des pays limitrophes.
Les petites compagnies de transports : Les
compagnies de taille plus modeste ou celles assurant
des liaisons vers des localités de brousse
se rassemblent dans des gares routières
"collectives". L'état général
des véhicules laisse beaucoup plus à
désirer et il n'est pas rare de voir à
la campagne des cercueils roulants avec des passagers
jusque sur le toit. Mais les villageois ont peu
de moyens et de toutes façons peu de véhicules
sont prêts à s'aventurer sur ces
pistes chaotiques. Il s'agit le plus souvent de
minibus ou de picks-ups, les bus traditionnels ne
pouvant pas circuler dans ces zones.
Photo à gauche : dans les localités
les plus excentrées, les voyageurs n'ont souvent
droit qu'à une vieille 404 pick-up. Ici
près de Béguédo (photo Christian COSTEAUX).
Sachez enfin, que la plupart des villages, si
tant est qu'ils soient au bord d'une route ou
même d'une mauvaise piste, sont desservis
par les transports en commun même si ce
n'est qu'une fois par semaine !
Si
la sécurité dans les bus des grandes
compagnies laisse parfois à désirer
(à cause généralement d'une
vitesse excessive), les risques dans les transports
en commun ruraux sont beaucoup plus importants.
Outre le fait que les pannes sont monnaie courante
et qu'il n'est pas rare de devoir patienter plusieurs
heures au bord de la route qu'un dépanneur
vienne secourir le chauffeur, les accidents graves
font chaque année de nombreux morts.
Photo à droite :
un minibus venant de se renverser dans un fossé.
Il s'agit d'un exploit vu que cette piste était
en bon état, complètement déserte
(un véhicule toutes les heures) et loin
d'un village. A part une bière de trop
pour le chauffeur ou la traversée d'un
éléphant, on voit mal comment cela
a pu se produire.
La situation des liaisons internationales
est beaucoup plus problèmatique. Quelle
que soit la compagnie, le retard est la règle
et les délais ne sont jamais respectés.
Ils faut dire que la majorité des passagers
des liaisons internationales sont des commerçantes.
Du fait qu'elles voyagent avec des tonnes et des
m3 de bagages, plusieurs heures sont perdues à
tenter de placer les sacs dans un bus qui n'est
pas extensible. Mais les problèmes commencent
vraiment quand les frontières sont franchies
car tous les 10km policiers et douaniers font
déballer la marchandise pour tenter de
gratter quelques milliers de CFA à chaque
fois. Des heures sont perdues en palabres et marchandages.
Alors qu'un Ouaga-Bobo avec la STMB se passe
sans encombres et facilement, un Bobo-Bamako avec
la même compagnie blindée de commerçantes
dioula agitées devient un enfer. 550km
d'enfer qu'il faut parfois 24H à parcourir.
Voir
aussi la page sur le prix des transports en commun
avec les coordonnées des transporteurs
Voir aussi
la page sur les distances kilométriques
entre les villes du Burkina Faso
La SOTRACO
Le
SOTRACO (ou SOciété de TRAnsport
en Commun de Ouagadougou) exploite un parc
de bus dans la capitale Burkinabè. Facilement
identifiables à leur couleur verte, ils
sillonnent tant bien que mal les principales artères
de la ville. Diverses tarifications et abonnements permettent aux travailleurs, aux fonctionnaires ou aux étudiants d'avoir des tarifs avantageux. Le ticket demeure cependant cher pour le commun des Burkinabè (100CFA - 0,15€) et l'abonnement illimité à 5000CFA/mois (7,5€) représente le revenu mensuel de bon nombre de citoyens. Certains sont donc tentés par la fraude qui les expose au pire - selon le règlement de la SOTRACO - à des sanctions allant du lavage de bus au paiement d'une amende de 50000CFA !
Un dizaine de lignes parcourent la ville quotidiennement de 5h30 à 20h30 pour transporter des milliers de passagers entassés aux heures de pointe à ce qui ressemble assez à des fours solaires roulants.
Photos : à droite l'arrêt du bus du marché Sankariaré sur la ligne 13, ci-dessus un bus vert de la SOTRACO sur l'avenue du Général de Gaulle (photo Christian COSTEAUX).
La SOTRACO prétend desservir environ 30% du territoire communal. Les deux tiers de la ville ne sont donc pas couverts. En réalité, si on prend en compte les faubourgs "non-lotis" de Ouagadougou, près de 90% de la capitale n'a pas accès à ce service de transport en commun.
Site web de la SOTRACO
Voir aussi
la page Ouaga pratique pour le détail des
transports à Ouagadougou
Le train
Le train a une importance indéniable pour ce pays enclavé qu'est le Burkina. La ligne Ouaga-Abidjan est le poumon économique du pays. La majeure partie de ce qui est importé ou exporté au Faso passe par ce train. Mais c'est aussi le moyen de transport qui emmène le plus de passagers à l'étranger. Il faut savoir que durant les heures de gloire de la Côte d'Ivoire (sous Houphouët Boigny) des centaines de milliers de Burkinabè sont partis s'expatrier à Abidjan ou Bouaké pour soutenir la demande de main d'oeuvre dans l'industrie ou la production agricole (cacao, bananes, etc...). Le train était un moyen rapide et relativement bon marché pour rentrer au pays. La guerre civile qu'a connu la Côte d'Ivoire avec un sud accusant les Burkinabè de ses maux, a conduit bon nombre de ces derniers à rentrer définitivement au Faso. La Côte d'Ivoire est ensuite restée de fait coupée en deux pendant près de trois années (jusqu'en 2007) et le train s'est arrêté. Une castrophe économique pour le Burkina Faso.
Aujourd'hui tout est rentré dans l'ordre. Le voyage ferroviaire vers la Côte d'Ivoire n'est plus le rêve des jeunes Burkinabè mais les wagons sont toujours pleins de passagers. On peut regretter que cette ligne de chemin de fer exploitée par le groupe Bolloré ne desserve que Ouaga, Koudougou et Bobo-Dioulasso. La durée d'un Bobo-Abidjan dépasse généralement les 24 heures pour un prix avoisinnant les 30 000CFA (45€).
Photo à droite : la gare ferroviaire SITARAIL de Ouagadougou
Photo : Des allures de Far West pour ce train qui sort de Ouagadougou (photo Christian COSTEAUX).
Les occas'
C'est le terme générique
pour tout transport que l'on ne paye pas. Il n'a
pratiquement cours que dans les régions
les plus rurales. Les transports en commun étant
souvent rares dans la brousse, lorsqu'une voiture
passe dans ces contrées, elle se fait un
devoir de prendre les «marcheurs»
qui parfois devront faire des dizaines de kilomètres
à pied pour atteindre leur destination.
Les principaux pourvoyeurs "d'occas"
sont les coopérants, les missionnaires
catholiques et dans une moindre mesure les sous-préfets
des chefs-lieux de canton de brousse. L'occas'
est ainsi devenue une institution dans des provinces
telles que le Poni, la Tapoa ou l'Oudalan. De
nombreuses localités n'ayant même
pas un téléphone, c'est souvent
de ces occas' que vient le salut d'un grand malade
ou d'une maman en train d'accoucher. Cette solidarité
nécessaire dans ces régions les
plus reculées vous permettra peut-être
d'économiser une semaine d'attente d'un
transport en commun improbable ou vous sauvera
peut-être la vie en cas de fièvre
jaune ou de morsure de cobra !
Voir aussi
la page sur les distances kilométriques
entre les villes du Burkina Faso
Voir
aussi la page sur le prix des transports en commun
au Burkina Faso
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