o
L'INDUSTRIE
Le Burkina Faso est un des pays
les moins industrialisés d'Afrique de l'Ouest.
Sa pauvreté, son enclavement et sa proximité
avec les dynamiques voisins ivoiriens et ghanéens
sont les principaux obstacles à son développement
industriel qui malgré tout a connu une
croissance de 5,2% en 2007. La consommation nationale
de produits industriels est de toutes façons
faible.
Les
quelques rares industries sont concentrées
à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso
qui possèdent toutes deux des zones industrielles
dédiées à ces activités.
Photo à droite :
panneau à l'entrée du zone industrielle
à Ouagadougou (Sifa, Fasoplast, Air Liquide)
La position méridionale
de Bobo-Dioulasso, proche de la frontière
ivoirienne et première ville desservie
par le train Abidjan-Ouaga remontant les matières
premières du port ivoirien, rend la capitale
du sud du Burkina particulièrement attractive
aux yeux des investisseurs. C'est d'ailleurs Bobo
qui compte la plus forte densité d'industries
par habitant. C'est aussi à Bobo que se
trouve le "fleuron" industriel Burkinabè
: la SIFA qui produit et assemble des deux-roues
en marque propre et sous licence Yamaha. La SOSUCO
(La Nouvelle Société Sucrière
de la Comoé) à Banfora est également
une des locomotives du sud-Burkina grâce
à la production et à la transformation
de canne à sucre. La transformation du
coton par la SOFITEX, dont la région du
Houet est la plus grosse productrice d'Afrique,
a également contribué à l'essor
économique de Bobo-Dioulasso devenue de
fait la capitale industrielle du pays. Les indutries
textiles, dépendant directement de la production
cotonnière de la SOFITEX y sont également
dynamiques.
Des industries cosmétiques
telles que la SOFIB (savons), technologiques telle
que Winner (fabrication de piles, batteries, chargeurs),
ou chimiques telle qu'Afriplast (industrie chimique
du plastique qui produit les innombrables accessoires
ménagers très utilisés au
Burkina comme les bassines et autres récipients)
complètent le panel d'industries bobolaises
diverses.
Photo ci-dessus : un train à
Banfora en provenance de Côte d'Ivoire chargé
de matières premières et de
matériaux destinés aux usines de
Bobo-Dioulasso et Ouagadougou
Les
brasseries, implantées à Bobo tout
comme à Ouaga, tournent également
à plein régime pour produire les
hectolitres de bières consommées
par les soifoirs du Burkina ainsi que diverses
boissons sucrées, la plupart sous licence
Coca-Cola Company. Ces brasseries font partie
des industries les plus lucratives du pays.
Ouaga accueille également
quelques industries lourdes telle que Fasoplast
(concurrente directe de l'Afriplast de Bobo),
des industries textiles telles que la SATEX et
l'AIT. Diamond Cement, la seule cimenterie du
pays, ne peut quant à elle, même
en tournant à plein régime, subvenir
aux besoins du pays qui doit importer du ciment
du Togo, de RCI et du Ghana.
Photo à gauche :
usine GS-Plast (chaises en plastique), secteur
9 à Ouagadougou
Seules les industries tournant autour du coton
et du beurre de karité ont au Burkina vocation
à être exportés. Les autres
produits ne sont pas concurrentiels à l'exportation
du fait de la difficulté d'approvisionnement
en matières premières de ce pays
enclavé et aux difficultés liés
au coût et au temps de transport pour l'expédition
vers l'étranger.
Voir aussi
les pages sur l'agriculture au Burkina Faso
o L'AGRICULTURE
Voir
la page sur l'agriculture au Burkina
Faso
Photo ci-dessus : arrosage des champs de canne à sucre à Banfora...
o
LE TOURISME
Voir
la page sur l'industrie du tourisme au Burkina
Faso
Photo ci-dessus : les cascades de Karfiguéla,
l'une des attractions payantes du Burkina Faso...
o
LES RICHESSES NATURELLES
Le sous-sol du Burkina Faso,
même s'il n'est pas exceptionnellement riche,
recèle un important potentiel. Après
le coton, c'est d'ailleurs l'or qui constitue
le deuxième produit d'exportation.
Le
précieux métal est extrait à
diverses échelles dans tout le pays. C'est
à Poura, principal gisement Burkinabè
exploité, qu'il est extrait industriellement.
Mais dans d'autres provinces les sites d'orpaillage
traditionnel sont innombrables du Nord (site d'Essakane
près de Gorom Gorom) au Sud du pays (dans
le Mouhoun). L'orpaillage, et tout ce qui tourne
en général autour de l'or et du
métal n'est traditionnellement pratiqué
que par certaines castes de certaines communautés
ethniques en raison d'interdits séculaires
ou d'absence d'ascendants de la caste des forgerons.
Les accidents sont fréquents (une cinquantaine
de morts ont été à déplorer
durant l'été 2008 suite à
l'effondrement d'une galerie sous l'effet des
pluies et ce type de drame est fréquent
même si les morts sont moins nombreux).
Photo à gauche :
mine d'or artisanale exploitée par quelques
orpailleurs dans le village kasséna de
Tiébélé (région du
Nahouri).
Des diamants sont également
extraits dans la région de Barsalogo (Sanmatenga)
et dans la région de la Comoé.
Des gisements de cuivre (dont le cours a explosé
ces dernières années) existent dans
le Poni, le Ganzourzou et le Sanmatenga. Il existe
également quelques petits gisements d'antimoine,
de plomb, de zinc, de manganèse, de magnétite,
de nickel et d'aluminium dont les quantités
extraites ne permettent même pas au pays
de s'autosatisfaire.
Des gisements de phosphates sont égalements
présents dans la province de la Tapoa (au
sud-est du pays).
D'éventuels gisements d'uranium et de
pétrole, sans grande valeur, existeraient
aussi au Burkina.
Pour finir, le Faso recèle dans son sous-sol
un grand nombre de matériaux nécessaires
aux activités de BTP en augmentation permanente
suite au boom immobilier : des matériaux
calcaires, des sables silicieux (à l'entrée
de Bobo-Dioulasso), du kaolin et des argiles réfractaires
(à Titao dans le Yatenga) et Koreba (région
de Bobo-Dioulasso) ainsi que des pierres ornementales
(granites, granodiorites, syénites et dolomies).
Plusieurs entreprises telles que FASOMINE exploitent
différents types de gisements dans tout
le pays.
Site du ministère des mines, des carrières
et de l'énergie :
Site du Bureau des Mines et de la Géologie
du Burkina :
Voir aussi les pages sur l'agriculture au Burkina
o
INFRASTRUCTURES
o
Infrastructures routières
o
Les routes : Seuls 3000 kilomètres de routes
bitumées traversent le Burkina Faso. C'est l'un
des réseaux les moins denses d'Afrique.
Certains tronçons, récents, sont
encore en parfait état, d'autres sont dans
un état de délabrement avancé.
La circulation de camions de
transport de marchandises surchargés (largement
au dessus du poids limite légal de charge
de ces véhicules) contribue pour une grande
part à la ruine de ces routes fragiles.
La saison des pluies, ramolissant la couche de
latérite sur laquelle repose de goudron,
est particulièrement calamiteuse pour les
routes bitumées qui voient alors fleurir
des nids de poules de toutes parts.
Photo à droite :
la route goudronnée la plus fréquentée
du Faso, l'axe Ouaga-Bobo près de l'embranchement
de Koudougou.
Il est d'ailleurs dommage de
voir ces routes abîmées si vite alors
qu'elles sont si peu fréquentées.
Le trafic de véhicules sur les routes nationales
est en effet très limité et même
l'axe le plus utilisé, le Ouaga-Bobo, peut
ne pas voir passer de véhicules pendant
plus d'une demi-heure.
Les 3000km de routes goudronnées
sont principalement les axes menant aux pays voisins.
Ainsi, les voies principales menant à Bamako
au Mali, à Abdijan en Côte d'Ivoire,
à Accra au Ghana, à Lomé
au Togo, à Niamey au Niger et à
Cotonou au Bénin sont dans un état
très généralement bon. C'est
heureux pour ce pays enclavé qui n'a pas
d'autres choix que de communiquer avec ses voisins.
Les sommes engagées pour
la réfection ou la construction des routes,
toujours financées par des organismes internationaux,
sont énormes et génèrent
évidemment une corruption portant à
chaque fois sur des centaines de millions de CFA
au détriment toujours de la qualité
des travaux.
Voir
également les cartes du Burkina Faso avec les
différentes voies de communication
Voir
la page sur les transports
o
Les pistes : C'est le réseau routier le
plus dense et le passage obligé pour se rendre
dans la plupart des zones rurales. En 2008, ce
sont près de 60.000km de routes en terre
et de pistes de toutes tailles qui traversent
tout le pays et rendent le moindre hameau accessible,
du moins en saison sèche et avec une bonne
voiture ! La piste, c'est la voie de communication
africaine par excellence qui pendant la saison
sèche soulève à chaque passage de véhicule d'immenses
nuages de poussière rouge-orangé. Moins coûteuse
à construire et à entretenir, une
bonne piste même si elle use les pneus,
permet de rouler aussi vite que sur une route
bitumée. Les transports en commun circulent
d'ailleurs sur l'ensemble des routes en terre
du pays.
Photo ci-dessus :
la piste entre Réo et Koudougou
Les régions les moins
peuplées sont aussi celles qui pâtissent
le plus d'un état déplorable des
pistes. Le Nord voit souvent ses axes ensablés,
le Sud et l'Est subissent quant à eux des
voies endommagées ou inaccessibles durant
les mois de pluies.
L'entretien des pistes est primordial
pour l'économie du pays, notamment pour
son activité agricole d'exportation grandement
dépendante des voies de transport. Les
pistes dites "cotonnières" (le
Burkina Faso est le premier producteur africain
de coton) représentent près de 1800km
empruntés par les camions chargés
de distribuer les semences et de récolter
les balles de coton brut. La production de beurre
de karité est elle aussi dépendante
de ces pistes.
Voir
également les cartes du Burkina Faso avec les
différentes voies de communication
Voir
la page sur les transports
Site du ministère des Infrastructures,
des Transports et de l'Habitat :
o
Infrastructures aéronautiques
Deux
aéroport dits "internationaux"
permettent aux longs courriers de se poser : Ouagadougou
et Bobo-Dioulasso. Dans la pratique, Bobo-Dioulasso
n'accueille d'international qu'un vol de Côte
d'Ivoire. La construction d'un nouvel aéroport,
sans doute à Loumbila entre Ziniaré
et Ouagadougou, est envisagée. Non pas
parce que celui de Ouaga serait trop petit (il
est même largement sous-exploité)
mais bien évidemment pour que les seigneurs
puissent manger un peu de "le arzent"
dans la revente des parcelles de terrain sur le
modèle de ce que peut faire ce voleur d'Abdoulaye
Wade au Sénégal.
Photo à droite : la piste de décollage de l'aéroport
de Ouagadougou
L'aéroport de Ouagadougou draîne environ 220.000 passagers par an
(arrivées + départs donc en somme
110.000 trajets effectés par 70.000 personnes...)
composés d'hommes d'affaires, d'expatriés
et d'impatriés, de colloqueurs professionnels
de l'ONU ou d'autres organisations internationales
et de quelques rares touristes. La moitié
de ce chiffre est composé de voyageurs
venant d'autres capitales ouest-africaines.
A titre de comparaison, le nombre
de passagers enregistrés à Bobo-Dioulasso
est dix fois moindre et composé pour la
plus grosse partie des voyageurs des vols Ouaga-Bobo
d'Air Burkina.
Une douzaine d'aérodromes
en latérite sont en outre répartis
sur le territoire national. Ils n'accueillent
aucun trafic aérien régulier. Quelques
avions privés et appareils d'aéroclubs
se posent sur ces petites pistes. Il s'agit le
plus souvent de touristes ou de chasseurs. Ces
aérodromes sont situés à
Gaoua, Bogandé, Dédougou, Diapaga,
Diébougou, Djibo, Dori, Fada-Ngourma, Gorom-Gorom,
Orodara, Ouahigouya, Tenkodogo.
o
L'eau
L'eau courante du Burkina est
d'une relative bonne qualité. Elle est
exploitée par l'entreprise nationale ONEA.
La consommation nationale augmente chaque année
en même temps que l'amélioration
des conditions de vie et que le raccordement au
réseau de nouvelles localités. Si
les ressources globales du pays en eau sont largement
suffisantes pour satisfaire toute la population,
il existe de très fortes disparités
dans l'accès à l'eau potable entre
les différentes régions du pays.
En ville tout d'abord, il n'existe
aucune pénurie. Le service d'eau courante
de l'ONEA est performant (les coupures d'eau sont
très rares et la qualité de l'eau
distribuée est bonne). Les branchements
privés sont cependant rares dans les quartiers
populaires. Le coût du raccordement au réseau
d'eau ainsi que le prix de l'abonnement dissuade
la plupart des foyers de s'équiper. Les
bornes fontaines sont donc encore le principal
moyen d'approvisionnement en eau, y compris à
Ouaga.
Dans
les zones rurales, les puits sont privés ou appartiennent
à la communauté villageoise quand ils sont munis
d'un château d'eau ou d'une motopompe. Beaucoup
d'ONG construisent des puits dans les villages
pour éviter aux femmes de faire plusieurs kilomètres
pour trouver de l'eau. Dans certaines régions,
l'eau étant rare et profonde, il faut creuser
très profond et stabiliser le puit. De tels travaux
coûtent hélas chers et seules des ONGs peuvent
fournir l'argent nécessaire. La responsabilité
de l'état est néanmoins mise à contribution. En
effet, il est du ressort du Ministère de la Santé
via ses brigades sanitaires, de traiter préventivement
les puits contre les parasites et autres maladies
présentes parfois dans l'eau des forages.
Photo à gauche :
ménagères et porteurs d'eau font
la queue à un point d'eau à pompe
manuelle dans les quartiers non lotis de Ouagadougou
Tout comme l'électricité,
le tarif du m3 d'eau au Burkina dépend
de la consommation afin de permettre aux plus
modestes d'avoir l'eau à un prix modique
tout en décourageant les plus gros consommateurs.
La tranche dite "sociale" va de 0 à
10m3 d'eau par mois et est facturée 188
CFA le m3 (0.29€). Pour info, le prix moyen
de l'eau en France en 2009 est de 2.9€ le
m3.
Portail du secteur de l'eau au Burkina Faso (très
nombreux documents à télécharger)
o
L'électricité
La
crise de l'énergie qui plombe toute l'Afrique
depuis plusieurs années n'épargne
pas le Burkina Faso. L'augmentation du prix du
pétrole dont dépend une grande partie
de la production électrique du pays n'aide
pas les choses. L'électricité est
chère au Burkina et les "délestages",
terme commun au Faso désignant les coupures
électriques plus ou moins longues destinées
à soulager le réseau, peuvent être
fréquentes à certains moments de
l'année en raison notamment de la vétusté
des centrales électriques de l'entreprise
nationale, la SONABEL.
Fonctionnant en 220 volts selon
les normes françaises, le réseau
électrique Burkinabè est très
peu dense. Une majorité d'habitants du
Burkina (y compris dans les secteurs "non
lotis" de Ouagadougou) n'a pas accès
à l'électricité. Les communautés
rurales situées en dehors des grands axes
ne sont pas raccordées au réseau.
La SONABEL revendique au total seulement
73 localités électrifiées
dans tout le pays !
En ville beaucoup peinent à
payer les factures qui s'alourdissent d'année
en anné, plombées en plus par de
l'électroménager énergivore
bas de gamme ou vétuste. Ces difficultés
de paiement menant souvant à la coupure
pure et simple du courant, la SONABEL a démocratisé
les compteurs de courant "prépayés"
appelés Cash Power : grâce à
des codes identiques à ceux de la téléphonie
mobile, on recharge son compteur électrique.
Les dettes évitent ainsi de s'accumuler.
Pour favoriser les familles les plus modestes
ne consommant que peu de courant, le prix du KWh
dépend de la consommation mensuelle. Le
prix de base le moins cher débute à
75CFA le KWh (0.12€) avec un abonnement à
4500CFA par mois (6.75€). Les tarifs des
compteurs Cash Power comprennent eux le prix de
l'abonnement.
Les différentes agences
de la SONABEL ainsi que le personnel technique,
administratif et les agents de relève des
compteurs totalisent 1420 employés au Burkina
Faso (chiffres 2007).
L'énergie hydroélectrique,
prometteuse dans ce pays de barrages et de rivières,
sauve le Burkina de la faillite : elle apporte
presque 15% de la production électrique
nationale grâce aux quatre barrages électriques
dont le plus impressionnant est celui de Bagré
situé sur la rivière Nakambé,
près de la frontière togolaise.
Le barrage de Kompienga lui aussi à la
frontière togolaise et le barrage de Tourni
(à l'Est de Banfora près de la frontière
malienne) complètent la production. D'autre
barrages sont en projet.
Près de 750 millions de
KWh auront été consommés
en 2008. Sur ces 750 millions, 110 viennent de
l'énergie hydroélectrique, 520 viennent
des 28 usines thermiques Burkinabè (consommant
du pétrole) et 120 sont importés
de Côte d'Ivoire et du Ghana.
Voir
notre article sur l'énergie solaire au
Burkina Faso
Site internet de la Sonabel
o
COMMUNICATION / MEDIAS
o
Presse : Malgré les atteintes à
la liberté de la presse dont se plaignent
les journaux Burkinabè, surtout depuis
l'assassinat en 1998 du désormais célèbre
Norbert Zongo, directeur de publication de "l'Indépendant",
la presse Burkinabè demeure la meilleure
et sans doute la plus libre d'Afrique. Les articles
critiques acides sur le pouvoir ne manquent pas
et la plupart des journalistes des pays d'Afrique
de l'Ouest ne pourraient pas écrire 10%
de ce qu'écrivent les Burkinabè
sans aller faire un tour en prison. Que certains
journaux surnomment le premier ministre Tertius
Zongo du sobriquet de Testicus (normal d'ailleurs
pour cette grosse burne) serait inimaginable au
Sénégal ou au Mali.
Il existe de nombreux quotidiens
et hebdomadaires au Burkina Faso. Ils tapent chacun
dans leur domaine avec plus ou moins de bonheur.
Actu, politique, people ou satyrique : le panel
est large. L'Indépendant, tête de
file de la presse de l'opposition, partage les
présentoirs de presse avec Le Pays, l'Observateur
Paalga, l'excellent et hilarant JJ (journal du
jeudi) ou Sidwaya, organe officiel du gouvernement.
Photo à droite :
un présentoir de presse à Ouaga
avec la plupart des titres du jour
La généralisation
des antennes paraboliques et des antennes TV5
aggravée par l'arrivée massive d'internet
fait que la presse internationale n'est pratiquement
plus disponible au Burkina. Quelques vendeurs
d'hebdo français (Express, le Point, Nouvel
Obs, etc...) vendent plus cher qu'en France ces
magzines récupérés gratos
dans les avions d'Air France ou de la RAM et qui
normalement sont interdits à la revente.
On retrouve ces vendeurs devant les hôtels
de l'avenue Kwamé Nkrumah.
Venez
lire ces journaux au jour le jour sur la page
Infos/Médias de Planete-Burkina.com
o
Radio : Un grand nombre de stations, nationales,
régionales ou locales, animent le paysage
radiophonique Burkinabè. Elles se répartissent
les fréquences entre les radios musicales,
les radios confessionnelles, les radios communautaires,
les radios "sociales" et les radios
d'information. La quasi totalité du territoire
reçoit des programmes de radios FM. Ouga
et Bobo sont bien-sûr les villes les mieux
loties. Les radios "confessionnelles"
(radios catholiques, musulmanes et des différents
groupuscules sectaires protestants) rencontrent
un certain succès tout comme les radios
communautaires dans les régions (radios
en langues locales). A Ouaga et Bobo, des radios
internationales telles que RFI (Radio France International)
ou Nostalgie émettente en FM. La radio-télévision
nationale a aussi sa propre station FM qui émet
sur tout le territoire.
o
Télévision : Il existe plusieurs chaînes
de télévision privées au
Burkina Faso ainsi que la chaîne nationale
TNB. Cette dernière propose des journaux
télévisés affligeants consacrés
pour la plus grande part aux déplacements
des ministres quatrequatrisés venus distribués
des sacs de riz à quelques chefs de villages
ou militants zélés à travers
le pays. Cependant, on ne peut que louer la qualité
relative du reste de la programmation compte-tenu
du budget très limité de la chaîne
nationale. En effet, des documentaires scientifiques
ou animaliers sont fréquemment diffusés
et des plages d'info dans toutes les langues locales
du pays permettent à chacun de s'informer
dans sa langue maternelle. De plus, diverses séries
plus ou moins récentes sont diffusées
chaque jour. Prison Break attire ainsi de nombreux
téléspectateurs tout comme les habituelles
séries sud-américaines navrantes
mais si appréciées en Afrique. Les
productions nationales ne sont pas en reste avec
plusieurs séries de qualité tournées
à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.
Les chaînes privées
font, elles aussi, ce qu'elles peuvent avec ce
qu'elles ont. Canal 3 organise quelques débats
et diffuse des séries et des films en soirée
les jours de fin de semaine mais se contente le
plus souvent de diffuser des clips musicaux. SMTV
qui émet depuis 2002 n'a également
pas une programmation élitiste... CVKTV,
chaîne religieuse chrétienne diffuse
toutes sortes de programmes insipides. Pour finir,
Africable, chaîne panafricaine francophone,
diffuse, sur le modèle de TV5 Monde, les
programmes et journaux télévisés
des différentes chaînes nationales
francophones du continent.
Devant la relative indigence
du PAB (paysage audiovisuel Burkinabè...)
certains choisissent de se tourner vers les offres
internationales. C'est le cas par exemple de la
chaîne francophone TV5 Monde accessible
gratuitement à condition d'être équipé
d'une antenne spéciale (coût : environ
10.000CFA - 15€) et d'un démodulateur
Neerwaya (coût d'occasion à partir
de 50.000CFA - 75€). Ce même démodulateur
permet pour ceux qui le souhaitent de souscrire
à divers abonnements. Pour 13.500CFA seulement
(moins de 21€) auprès de Neerwaya
Multivision vous pouvez avoir un bouquet d'une
quarantaine de chaînes en qualité
numérique dont TF1, France 2, France 5/Arte,
CNN, AB1, NT1, Série Club, CinéCinéma
Star, Planète, Odyssée, Direct 8,
iTélé, TV5, France 24, TMC, RTL9,
TF6, MCM, France Ô, Tiji et Teletoon (Jeunesse),
etc... En payant des "packs" option
à 1500 ou 3000CFA vous accédez en
outre à des bouquets spéciaux :
Canal +, XXL (la chaîne de cul excepté
le jeudi où c'est "soirée gay"),
National Geographic Channel, etc.... Les offres
Neerwaya, compte-tenu du prix des abonnements
(sans engagement), du prix modique du matériel
et de la rapidité d'installation (un technicien
vient vous installer le matériel le jour
même et gratuitement) rend l'offre beaucoup
plus attractive que celle de CanalSat : pour environ
75.000CFA (115€) tout compris vous avez le
matériel, l'installation et le premier
mois de l'abonnement au pack Neerwaya... Les plus
fortunés s'abonneront eux tout de même
à CanalSat car le panel de chaînes
proposé est supérieur. Le prix de
l'antenne parabolique et des abonnements mensuels
est cependant largement plus cher que celui l'offre
TNT de Neerwaya.
Si vous êtes en dehors
du Burkina, vous pourrez suivre les programme
de la TNB sur différents bouquet satellite
ou ADSL. C'est par exemple le cas en France de
Free qui dans son offre gratuite diffuse la TNB
en direct.
Site web de la TNB
, site de la chaîne privée CANAL3 ,
site de la chaîne SMTV ,
site de la chaîne Africable
et site de CanalSat
o
Téléphone : La téléphonie
fixe au Burkina est assez peu répandue
et ne doit sa survie qu'aux entreprises et aux
administrations. La démocratisation relative
des connexions internet ADSL haut-débit
(enfin haut-débit, on se comprend...) dans
les grandes villes du pays a cependant relancé
l'attrait des lignes fixes de l'opérateur
national ONATEL. Le prix des abonnements et des
raccordement demeure cher pour le commun des Burkinabè
(l'abonnement coûte 3000CFA ttc/mois - 4,5€).
La plupart des villes et bon
nombre de communautés rurales sont équipées
de téléphonie fixe même si
au plus profond de la brousse cela se résume
parfois à la seule et unique ligne du télécentre
local. La généralisation des émetteurs
de téléphonie mobile (meilleurs
marché pour équiper de vastes régions
rurales) n'encourage évidemment pas l'ONATEL
à financer de nouvelles installations coûteuses
de téléphonie fixe dans les zones
reculées.
L'ONATEL, opérateur historique
récemment privatisé et racheté
par un groupe de télécommunication
marocain, détient le monopole de la téléphonie
fixe.
Le code international du Burkina
Faso est le 226, ce qui signifie que pour appeler
un correspondant il vous faut faire de l'étranger
le 00226+XX XX XX XX. A savoir : les numéros de
téléphone au Burkina ont 8 chiffres.
Voir
aussi la page sur les moyens et tarifs pour téléphoner
au Burkina Faso pas cher !
Site internet de l'ONATEL
o
Téléphonie mobile : Trois opérateurs concurrents
proposent des abonnements et des formules "prépayées"
pour les téléphones cellulaires : Zain (Celtel),
Telecel et Telmob (ce dernier étant la
filiale "mobile" de l'ONATEL). Tous
ces opérateurs dépendent aujourd'hui
de capitaux étrangers (hollandais pour
Zain, marocains pour Telmob). C'est Zain, commercialisé
jusqu'à récemment sous la marque
Celtel, qui rassemble le plus de clients au Burkina.
Le prix des puces (cartes SIM) a considérablement
diminué ces dernières années.
Aujourd'hui, ces cartes SIM sont disponibles pour
500 à 1000CFA (0.75 à 1.5€).
Les recharges vendues dans tout le pays sont disponibles
à partir de 100CFA (0.15€) seulement.
La couverture n'est pas homogène sur le
territoire et dépend des opérateurs.
Toutes les villes et les localités rurales
importantes sont cependant couvertes par les trois
opérateurs. D'immenses zones restent néanmoins
hors de portée d'un émetteur, surtout
dans le Nord et l'Est du pays. Le nombre d'utilisateurs
de la téléphonie mobile est très
largement supérieur à celui de la
téléphonie fixe et la plupart des
familles, y compris les plus modestes, disposent
maintenant d'un téléphone GSM.
Photo à droite :
pancartes Celtel et Télécel de l'un
des milliers de revendeurs
Les accords de roaming permettent
aux clients Burkinabè de se connecter aux
différents réseaux nationaux durant
leurs voyages et vice-versa. Les nouvelles technologies
relatives aux téléphones mobiles
n'ont, fin 2008, toujours pas fait leur apparition
au Burkina : GPRS, MMS, connexion internet mobile,
etc...
Le secteur de la téléphonie
mobile, grâce aux dizaines de milliers de
vendeurs de recharge à la sauvette, est
sans doute le premier pourvoyeur de revenus des
jeunes Burkinabè.
Site internet de Zain (Celtel)
site internet de Telecel
et site internet de Telmob
o
Internet : L'internet a considérablement
progressé au Burkina, surtout depuis 2006
et l'apparition des premières connexions
haut-débit ADSL à Ouagadougou. Un
seul fournisseur d'accès ADSL existe au
Faso et détient de fait le monopole : l'ONATEL.
Les tarifs sont très élevés
au regard de la bande passante proposée
aux clients. Une connexion ADSL de base à
128ko coûte 20.000CFA/mois (30€). Celle
à 256ko est à 35.000CFA (53€)
et celle à 2Mo à 220.000CFA/mois
(330€ !). Ces tarifs n'incluent évidemment
pas l'abonnement téléphonique à
3000CFA TTC/mois.
Les pannes du réseau sont
en outre fréquentes et peuvent durer de
plusieurs heures à plusieurs jours. En
dehors de ces tristes moments, la qualité
de la connexion est excellente et correspond à
celle qui est vendue. Ainsi, une connexion 256ko
qui paraît ridicule face aux connexions
20Mo généralisées en Europe
(80x plus rapides) permet cependant de télécharger
un film de 600Mo en une nuit.
D'autres
fournisseurs d'accès internet (FAI) proposent
des offres en BLR (boucle locale radio, connexions
haut-débit sans fil disponibles partout
à Ouaga et ne nécessitant pas d'abonnement
téléphonique). Cependant, ces opérateurs
utilisent la bande passante de l'ONATEL. Quand
cette dernière est en panne, tous les FAI
sont également coupés. Les tarifs
pratiqués sont plus chers que ceux de l'ONATEL
pour un service finalement plus médiocre
car partagé entre un nombre de clients
inconnu. L'abonnement à une connexion haut-débit
en BLR nécessite l'installation d'une antenne
sur le toit. Seuls les résidents de Ouaga
se trouvant dans des quartiers ou des banlieues
où l'ADSL n'est pas disponible ont intérêt
à souscrire à une telle offre.
Photo à gauche :
jeune ouagalais dans un cybercafé du quartier
de Gounghin
En dehors des villes équipées
de l'ADSL, vous pouvez souscrire à des
offres de connexion RTC (56ko), notamment auprès
de l'ONATEL ou de la CFAO qui proposent des abonnements
RTC bon marché.
Du fait du coût élevé
des connexions internet domestiques, l'immense
majorité des Burkinabè se connectent
à l'internet dans les cybercafés.
Ils se développent de plus en plus dans
tout le pays, principalement dans les villes équipées
du haut-débit ADSL. Les tarifs de connexion
dans ces cybercafés commencent à
250CFA/heure.
Enfin, quelques hotspots Wifi
(la plupart payants) voient le jour petit à
petit à Ouagadougou et Bobo.
o
LE MARCHE DU TRAVAIL
o
Le secteur informel : C'est une des données
économiques fondamentales en Afrique puisque ce
marché informel draîne la majeure partie de l'argent
dans ces pays pauvres. On parle de marché informel
lorsqu'on décrit un marché du travail fluide mais
sans aucun contrôle étatique, statistique ou social.
Les petits boulots, les femmes vendant quelques
arachides, les agriculteurs, les orpailleurs traditionnels
et l'immense majorité des petits commerçants
constituent ce marché informel qui malgrè tous
ses défauts fait la vitalité et le dynamisme de
l'Afrique. Plutôt que de combattre de front le
marché informel, l'état a pris le parti
d'encourager progressivement les entreprises à
rentrer dans le droit chemin du travail déclaré.
Car tout travailleur de l'informel rêve
de décrocher un jour un véritable
contrat lui offrant la sécurité
de la protection sociale et de la retraite. Les
petits métiers indépendants et les
artisans eux aussi commencent timidement à
se plier aux règles du droit des entreprises
en se déclarant auprès des chambres
de commerce.
Photo à droite :
un jeune ouagalais confectionnant un matelas rembourré
de coton représente le type même
de travail informel.
Un certain nombre de secteurs
d'activité soumis aux lois et règlementations
échappent relativement au travail informel.
C'est le cas par exemple - et heureusement - de
la santé, de l'assurance, de la banque ou de l'enseignement.
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Les salariés : Etre salarié est le rêve de
bien des Burkinabè. La sécurité, la modernité
et la durée d'un tel statut sont recherchés par
ces centaines de milliers de chômeurs et de travailleurs
précaires qui au jour le jour tentent de gagner
quelques CFA. Le salariat véritable bénéficie
au Burkina des mêmes avantages qu'en Europe :
couverture maladie, retraite, droit syndical,
etc... Les industries, l'administration, un certain
nombre d'entreprises du tertiaire et les multinationales
sont hélas les seules à proposer ce type de travail
fixe à leurs employés. L'immense majorité des
travailleurs Burkinabè, même s'ils sont
employés, travaillent de manière non déclarée
hypothéquant ainsi leurs vieux jours. Le réflexe
de déclaration est loin d'être entré dans les
mœurs même s'il tend à se développer.
C'est particulièrement le cas pour les centaines
de milliers d'employés de maison, de jardiniers,
de couturiers, de maçons, de soudeurs,
de plombiers, de boutiquiers, de mécaniciens,
de chauffeurs, d'apprentis, de manutentionnaires
qui sont la force vive du pays mais ne bénéficient
pas d'un contrat leur permettant de faire valoir
leurs droits. Un conseil des Prudhommes existe
au Burkina Faso pour régler les litiges
entre employeurs et employés contractuels.
Les salariés sont donc de rares
privilégiés. Leur situation stable leur permet,
même si le salaire est faible, d'obtenir des prêts
bancaires et ainsi de faire construire une
maison, d'acheter un véhicule ou d'investir dans
une affaire. En outre, la plupart des pays occidentaux
exigeant des fiches de salaire pour l'obtention
d'un visa, on comprend que les travailleurs du
secteur informel aient d'énormes difficultés à
se rendre à l'étranger. La tendance au salariat
déclaré est néanmoins à la hausse et chaque année
une petite partie du secteur informel passe au
salariat.
Clique
ici pour télécharger le code du
travail Burkinabè (au format PDF)
Clique
ici pour télécharger le décret
relatif au salaire minimum au Burkina Faso (au
format PDF)
Site internet de la caisse nationale de sécurité
sociale (CNSS) :
Site internet du ministère du travail :
o
LES BANQUES
Voir
la page sur le secteur bancaire et les banques
au Burkina Faso
Voir
la page sur le franc CFA, monnaie du Burkina Faso
o
LES ASSURANCES
Voir la
page sur les assurances et les assureurs du Burkina
Faso
o
L'Influence économique internationale
Le Burkina est un des pays africains
qui comptent le plus de voisins directs : il partage
ses 3193km de frontières avec celles du
Niger (628km), du Bénin (306km), du Togo
(126km), du Ghana (549km), de la Côte d'Ivoire
(584km) et du Mali (1000km). Ces zones frontalières,
la plupart du temps rurales et très faiblement
ou nullement peuplées sont hélas
des zones de contrebande ou de banditisme (coupeurs
de route).
S'il
occupe une position stratégique entre le
désert et le monde sahélien au nord
et les zones tropicales humides du sud, son enclavement
demeure cependant un handicap. N'ayant aucun accès
à la mer, il dépend des approvisionnements
des pays voisins et ses exportations doivent également
transiter par les ports d'Abidjan, Accra, Lomé
ou Cotonou. Quand des troubles politiques secouent
un voisin (comme ce qui s'est passé en
Côte d'Ivoire) c'est tout le Burkina qui
en pâtit. Au plus fort de la crise ivoirienne,
lorsque le train Abidjan-Ouaga s'est arrêté,
une période de marasme s'est installée
au Faso conduisant plusieurs usines à licencier
faute de pouvoir écouler ou exporter leur
production ou faute de pouvoir importer des matières
premières. Inversement, lorsqu'un pays
frontalier améliore ses méthodes
de gouvernance, le Burkina sourit. Le Bénin
du nouveau président Yayi Boni élu
en 2007 a supprimé les taxes de transit
vers le Faso des marchandises débarquées
au port de Cotonou. Si cette décision avait
pour but principal de développer l'activité
du port béninois, il n'en reste pas moins
que cela a contribué à la baisse
des prix à l'importation constatés
à Ouaga. Depuis la crise ivoirienne, le
Burkina a ainsi diversifié ses voies d'approvisionnement
qui auparavent se résumaient au train Abidjan-Ouaga.
Photo à gauche :
le jour se lève sur Koloko, poste frontière
entre le Mali et le Burkina, l'un des plus empruntés
par les commerçants et travailleurs Burkinabè.
Depuis la période coloniale
du début du XXe siècle, l'histoire
du Burkina Faso est marquée par des grandes
migrations : les famines tout comme les invitations
cordiales de la Côte d'Ivoire d'Houphouet
Boigny à aller travailler dans les exploitations
de cacao ont poussé des dizaines de milliers
de Burkinabè à émigrer en
Côte d'Ivoire. Lorsque l'on discute avec
un Burkinabè, il arrive souvent qu'il dise
qu'il est né en Côte d'Ivoire, qu'il
y a travaillé ou que ses parents y sont
nés ou y ont travaillé. Sans doute
plus d'un tiers des Burkinabè ont un lien
direct ou indirect avec la Côte d'Ivoire
et leur présence au Burkina est fréquemment
liée aux évènements politiques
tragiques qu'à connu la république
ivoirienne ces dernières années
et qui ont parfois mené à des exactions
contre les ressortissants Burkinabè accusés
de tous les maux.
Le Burkina Faso est donc globalement
un pays d'émigration contrairement à
la Côte d'Ivoire ou au Mali qui eux accueillent
plus d'étrangers qu'ils n'en génèrent.
En dehors des quelques destins heureux qui ont
pu émigrer vers l'Europe ou les Etats-Unis,
de nombreux Burkinabè tentent leur chance
dans les pays limitrophes (surtout en Côte
d'Ivoire, au Mali et au Ghana) et vers des destinations
plus lointaines (Gabon, Congo, Sénégal)
pour y faire du commerce ou servir de main d'oeuvre
bon marché. Ces migrations dépendent
d'ailleurs parfois de la communauté ethnique
et/ou de la religion du migrant. Un Bobolais parlant
mandingue n'aura aucune difficulté linguistique
au Mali ou au nord de la Côte d'Ivoire.
De même, un Mossi ouagalais migrera plus
volontier au Ghana où la langue principale,
l'ashanti, a de nombreuses similitudes avec le
Mooré. De même, les migrants "commerciaux"
seront la plupart du temps musulmans...
Excepté en Côte
d'Ivoire où il est accusé de participer
à la rébellion et de voler le travail
des Ivoiriens (alors que beaucoup de Burkinabè
s'accordent à dire que pour voir un Ivoirien
avec un balai à la main, il faut se lever
tôt un 30 février), le Bukinabé
a généralement bonne presse en Afrique.
Il faut dire que depuis la petite guerre des "cinq
jours" de la Bande d’Agacher en 1985
(guerre avec le Mali contre le Burkina de Sankara
qui dura 5 jours du 25 au 30 décembre 85),
le Faso n'a plus été impliqué
de près ou de loin dans aucun conflit territorial.
o
LA CONTREBANDE
La contrebande est un phénomène
banal au Burkina Faso et plus généralement dans
toute l'Afrique. La multiplicité des nombreuses
frontières incontrôlées fait que le transport
illégal de marchandises de toutes tailles
et de toutes valeurs s'effectue quotidiennement
et sans aucun problème.
La
plus grande partie des zones frontalières
est privée d'administration et se trouve
le plus souvent dans des zones rurales très
faiblement peuplées. Chacun va donc chercher
les biens et marchandises là où
elles sont le moins cher. Le pays ne produisant
pas grand-chose, il dépend des importations
venues de Côte d'Ivoire, du Mali, du Bénin,
du Togo, du Niger et du Ghana. La pauvreté
étant épidémique, personne
ne voit d'intérêt à payer
des frais de douane pour des produits qu'on peut
faire passer discrètement à vélo
le long des frontières.
Photo à droite :
Guelwongo, à la frontière du Ghana
est un haut de la contrebande du manioc et de
l'igname.
Les administrations des douanes
Burkinabè participent elles aussi à
la fête en détournant l'essentiel
des recettes douanières récoltées
aux frontières terrestres et parfois même
en organisation elles-mêmes de la contrebande
à grande échelle. Devant la corruption
généralisée des politiques
et des administrations de Ouagadougou, on comprend
cependent aisément que peu de gens apprécient
de payer des taxes qui ne serviront qu'à
payer des 4x4 climatisés aux monarches
du palais.
Motos du Togo, manioc du Ghana,
attiéké de Côte d'Ivoire,
tout est bon à passer en fraude. Les villes
et villages frontaliers consomment parfois 100%
de produits de contrebande venus du pays voisin.
Cette situation n'est malheureusement
pas prête de s'améliorer. Même
si un jour de grandes industries permettent au
Burkina de produire localement les produits auparavant
importés, les coûts de production
dus à l'enclavement du pays rendront ces
produits toujours plus chers que ceux fabriqués
au Ghana ou en Côte d'Ivoire. La contrebande
à de beaux jours devant elle.
Site internet des douanes du Burkina Faso :
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