La
richesse culturelle du Faso vient en grande partie
de la diversité des communautés
qui au fil de l'histoire
se sont implantées à travers le
pays. Les grands et puissants royaumes à
travers leurs conquêtes et vassalisations
ont forgé le paysage ethnique que connait
le Burkina aujourd'hui. Si à peu près
tous les Burkinabè parlent au moins ou
mooré ou mandingue ou français,
les langues maternelles correspondant aux différentes
ethnies du pays dépassent la soixantaine
! La répartition de certaines de ces communautés
se réduit parfois à quelques villages
alors que d'autres occupent plusieurs provinces
du pays. Chaque ethnie a son histoire, ses croyances,
ses danses, sa langue, son architecture et ses
traditions.
Les liens entre les communautés
sont complexes et certaines se considèrent
comme cousines d'autres comme maîtres et
esclaves. Il n'est pas rare par exemple d'entendre,
sur le ton de la plaisanterie, un Burkinabè
dire d'un autre qu'il est son esclave en raison
de l'ascendance séculaire de son ethnie
sur celle de son interlocuteur...
Illustration à droite
: répartition traditionnelle des grandes
communautés ethniques du Burkina Faso.
Certaines
communautés géographiquement et
culturellement proches ont des langues et une
histoire totalement différentes : c'est
le cas par exemple des Lobi et des Birifor. D'autres
sont géographiquement éloignées
et ont des différences linguistiques notables
tout en faisant partie du même groupe ethnique.
C'est le cas par exemple des Kasséna et
des Lyélé qui sont avant tout des
Gourounsi. Parler de religion
est également risqué puisque les
statistiques nationales annoncent des chiffres
et des proportions farfelues. Aucune communauté
du Burkina n'adopte d'ailleurs uniformément
qu'une seule croyance.
Mossi, Gourounsi, Lobi ou même Peulh comptent
dans leurs membres des animistes,
des chrétiens
et des musulmans.
Photo à gauche :
carte postale ancienne montrant une danse de l'ethnie
bobo.
En
outre, quand on parle de l'aire d'implantation
d'une communauté au Burkina Faso, il faut
bien garder à l'esprit que les villes sont
généralement cosmopolites et comptent
des membres de toutes les communautés du
pays. A l'inverse, en zone rurale, les villages
sont très généralement monoethniques.
A part éventuellement un commerçant
et une ou deux femmes mariées venant d'autres
communautés, les hameaux du paysage rural
Burkinabè ne sont exclusivement habités
que par une ethnie. Ainsi, en plein pays peulh,
au nord du Faso, on peut tomber sur des villages
exclusivement peuplés de Shongay.
Pour finir, à l'intérieur
même d'un groupe ethnique apparemment uniforme
il existe souvent une multitude de castes ou de
groupes historiques aux traditions diverses et
aux dialectes sensiblement différents de
la langue parlée par le plus grand nombre.
C'est le cas des Mossi par exemple. De plus, certaines
communautés isolées ont pratiquement
abandonné la langue de leurs ancêtres.
Ainsi, les Dioula, dont la population est presque
inexistante au Burkina Faso, ont imposé
leur langue à des multiples communautés
du sud-ouest du pays du fait qu'elle est la langue
du commerce en Afrique de l'Ouest.
Photo à droite :
carte postale ancienne représentant un
cultivateur samorogouan devant son grenier aux
armoiries de son animal fétiche.
Ce que tu découvriras
dans cette page n'est donc qu'un bref aperçu
de la complexité sociale des grands groupes
ethniques Burkinabè et des sous-groupes
qui les composent. Les sociologues classent généralement
les communautés du Burkina Faso dans deux
grands groupes linguistiques : le groupe voltaïque
(Gur) auquel appartiennent notamment les Mossi,
les Gourmantché, les Gourounsi, les Sénoufo
les Bobo ou les Lobi et le groupe Mandé
auquel appartiennent les Samo, les Marka, etc...
NB : dans cette page, comme dans
l'ensemble du site, nous avons pris le parti de
considérer les noms de communauté
comme invariables, tout comme le mot "Burkinabè".
Vous ne les verrez donc jamais au pluriel ou au
féminin bien que d'autres usages semblent
l'autoriser.
Les Gourounsi
Les
Gourounsi sont répartis du long de la frontière
nord du Ghana jusqu'aux localités de Koudougou
et Réo. Ils sont
constitués de plusieurs sous-groupes répartis
dans le centre-sud du Burkina-Faso. Les Kasséna,
connus dans le monde pour leur architecture
si originale dans la région de Pô,
Tiébélé
et Léo, les Lélé
ou Lyélé dans la région de
Réo, les Nuni dans
la région de Léo,
de Pouni et de Zawara, les Nounouma dans la région
de Tchériba, les Sissala autour de Léo,
les Ko dans la région de Siby.
Photo à droite :
une case "en 8", non encore peinte,
chef d'oeuvre de l'architecture Kasséna
dans le village de Tiébélé
(photo Christian COSTEAUX).
La tradition orale des Gourounsi
les dirait originaires de la région du
lac Tchad. Les études historiques confirment
en tout cas leur présence au Burkina dès
le XIIe siècle.
Malgré les conquêtes
de l'empire mossi à partir du XVe siècle
et les raids esclavagiste de ce dernier sur les
villages Gourounsi, les différentes communautés
de cette ethnie ont toujours conservé leur
autonomie et leur indépendance.
Clique
ici pour visionner des photos relatives aux Kassena
de Tiébélé
Les Lobi, Dagara, Gan, Birifor et apparentés
Le
long de la frontière occidentale du Ghana
et sur la moitié est de la frontière
ivoirienne, dans l'une des régions les
plus défavorisées du pays, plusieurs
ethnies apparentées, au passé parfois
commun, forment l'une des communautés culturellement
les riches du pays. Lobi, Dagara, Gan, Birifor,
Pwe et Dan se répartissent ainsi un vaste
territoire autour des villes de Gaoua,
Loropéni, Batié,
Diébougou et
Dissen. Principalement présents au Burkina
Faso, ils comptent cependant de nombreux villages
au Ghana et en Côte d'Ivoire. Il est commun
d'appeler "Lobi" cet ensemble d'ethnies
sans limiter cette appellation aux Lobi proprement
dits.
Photo à gauche :
homme dagara de Dissen avec des bandeaux traditionnels
(photo Christian COSTEAUX)
Les Lobi, dont le nom signifierait
en Lobori (la langue des Lobi) "Enfants
de la Forêt", viendraient du Ghana
après avoir traversé le fleuve Mouhoun
qui revêt d'ailleurs pour ces populations
un caractère sacré. Considérés
comme des fermiers, des chasseurs et des éleveurs,
ils sont avant tout des guerriers. C'est cette
réputation qui fait l'identité profonde
des Lobi mais aussi de leurs cousins birifor,
gan ou dagara. Tout rappelle chez eux que leur
histoire s'est faite des résistances contre
les raids des tribus voisines du Guiriko et du
Kénédougou et des razzias esclavagistes
jusqu'au milieu du XIXe siècle : leurs
maisons sont des petits fortins impénétrables
et l'arc et ses flêches empoisonnées,
dont aujourd'hui encore les populations rurales
ne se séparent pas, sont l'emblême
de leurs talents guerriers.
L'histoire de la résistance
Lobi est d'ailleurs très récente
puisque tout au long de la période coloniale
jusqu'au milieu du XXe siècle les Lobi
lancèrent des raids contre les Français
et leurs escouades de tirailleurs africains.
L'architecture
Lobi est très particulière et se
révèle être la plus avancée
et la plus belle du Burkina Faso avec bien-sûr
celle des Gourounsi Kasséna. Les habitations
Lobi sont consituées d'une large concession
rectangulaire de type forteresse appelée
soukala et dont l'entrée se situe
sur la terrasse qui n'est traditionnellement accessible
qu'avec une échelle que les familles peuvent
retirer pour se défendre des attaques.
La terrasse ainsi formée par la construction
permet de dormir en plein air durant les nuits
les plus chaudes précédent l'hivernage.
Une cour intérieure permet de protéger
les animaux domestiques et de faire la cuisine.
Photo à droite :
une construction typique du pays lobi : soukala
en rectancle, sans ouverture latérale,
avec une large terrasse et des mur en boudin de
terre (photo Christian COSTEAUX) .
On reconnait donc facilement
les hameaux de cette ethnie. Les strates de banco
formées en lignes les différencie
en outre particulièrement des formations
en "briques". Il faut d'ailleurs noter
que les Gan sont la seule communauté du
groupe Lobi qui n'ait pas adopté cette
architecture
(il s'agit plutôt chez eux de cases rondes
assez classiques).
Aujourd'hui
les Birifor, les Lobi et les Dagara demeurent
majoritairement animistes bien que plusieurs communautés
chrétiennes se soient formées ces
dernières années.
Photo à gauche :
enfant de la caste des forgerons de la communauté
birifor dans le village de Koulé
(photo Christian COSTEAUX)
La statuaire lobi est la plus
célèbre et la plus belle du Burkina
Faso. Alors que les Mossi ou les Samo montrent
des masques extraordinaires, les Lobi pour honorer
leur fétiches et les ancêtres utilisent
des statuettes de bois qui sont d'ailleurs aujourd'hui
toujours pillées par des pseudos antiquaires
ou marchands d'art.
Site internet du musée de la culture lobi
de Gaoua :
Clique
ici pour visionner des photos relatives aux Lobi
Clique
ici pour visionner des photos relatives aux Gan
Les Mossi
Les
Mossi (ou Moaaga) représentent la plus
grande communauté du Faso. Ils occupent
également le plus grand espace du pays
: la région centrale du Burkina appelée
d'ailleurs le Plateau Mossi.
La langue commune des Mossi est
le Mooré (qui appartient au groupe linguistique
Gur) bien que comme dans toutes les autres communautés
du pays il existe des variantes ou des "patois"
en fonction des terroirs : le dialecte du Yatenga
(Ouahigouya), un
dialecte du nord (Kaya), un dialecte de l'est
(Koupéla) et un dialecte du sud-est dans
la zone de Tenkodogo.
Photo à droite :
carte postale ancienne montrant le ministre
de la guerre mossi en habit d'apparat.
Ils constitueraient aujourd'hui
40% de la population de Burkina Faso soit environ
6 millions d'habitants.
La tradition orale, toujours
importante en Afrique, permet de connaître
les origines historiques et/ou légendaire
du peuple mossi tout comme les lignées
royales qui ont régné.
Les
Mossi seraient nés du mariage entre Yenenga,
une princesse dagomba (ethnie toujours présente
dans le nord du Ghana) et Rialé, un chasseur
d'ethnie mandé. Alors qu'elle explorait
son royaume à cheval, et perdit son chemin,
elle fut aidée par Rialé. Leur union
donna naissance à leur fils Ouedraogo considéré
comme le premier des Mossi (le nom de famille
Ouédraogo est très commun au Faso).
Photo à gauche :
porte sculptée du palais du Naba de Kokologho
(photo Christian COSTEAUX)
Le reste de l'histoire
de l'empire mossi se précise au fur et
à mesure que les siècles passent.
Les dates perdues par la tradition orale pour
les faits les plus anciens peuvent être
évaluées par les historiens grâce
aux durées des règnes des naaba,
les empereurs mossi. On sait donc que c'est à
partir du XVe siècle que l'empire mossi
s'étend grâce aux conquêtes
de ses guerriers à cheval. Pendant près
de 400 ans, jusqu'à l'arrivée de
la colonisation française, les Mossi ont
dominé la région sans partage.
La prophétie qui prévoyait
la fin de la nation Mossi à l'arrivée
du premier homme blanc s'est donc réalisée
: le pouvoir absolu du Mogho Naba s'est éteint
sous l'ère coloniale française même
si toujours, et encore à présent,
l'autorité de l'empereur sur ses sujets
est importante et son influence grande. Il demeure
le protecteur de l'histoire et des traditions.
La cérémonie publique hebdomadaire
du moogh-naab-yisgu (le "faux-départ"
du Mogho Naaba) témoigne de cet attachement
aux traditions.
Cette hiérarchie respectée
est présente jusqu'en bas de l'échelle
: chaque village, ou chaque quartier urbain a
son naaba (son chef) et à l'intérieur
même des familles, le doyen a valeur de
naaba.
Les
Mossi sont adeptes de toutes les croyances présentes
au Burkina. Islam, catholicisme, fétichisme
et tout un lot de sectes dites "chrétiennes"
se partagent les fidèles. Certaines familles,
certains terroirs sont en majorité musulmans
: les alentours de Ouahigouya
ou Tenkodogo par exemple.
D'autres sont plus souvent chrétiens notamment
dans la région de Ouagadougou,
Koupéla ou Ziniaré.
Dans les villages, les croyances et traditions
animistes et fétichistes sont omniprésentes
mais c'est aussi parfois le lieu où viennent
s'implanter des groupuscules chrétiens
sectaires de type américain (avec chants
en transe, guérisons miraculeuses et autres
bizarreries...).
Illustration à droite
: timbre de l'époque de la Haute-Volta
représentant le Mogho Naba, empereur des
Mossi, avec son cheval.
L'art religieux qui se manifeste
par des masques impressionnants est l'un des aspects
les plus connus de la culture
mossi. Ces masques, souvent sacrés (il
était interdit de les photographier jusqu'à
une époque récente) font la fierté
des villages durant les festivals tels que le
SIAO de Ouaga ou la Semaine Nationale de la Culture
de Bobo-Dioulasso.
Il est bon de noter que les Mossi
ont fourni l'essentiel des combattants des régiments
de tirailleurs dits "sénégalais".
Clique
ici pour visionner des photos relatives aux Mossi
Les Gourmantché
Les
Gourmantché occupent l'un des plus gros
territoires du Burkina Faso dans tout l'est du
pays dont l'ensemble de la frontière avec
le Bénin et une partie de la frontière
du Togo et du Niger. Ils comptent également
une forte communauté dans ces pays, notamment
au Bénin et seraient aujourd'hui entre
1 millions et 1,5 millions.
Paradoxalement, c'est à
l'extrémité de leur territoire,
à la frontière du pays mossi, que
se trouve le chef-lieu officiel des Gourmantché
: Fada-N'Gourma.
Comme les autres communautés
Burkinabè, ils sont consitués de
plusieurs groupes linguistiques et culturels différents
parmi lesquels les Bassari (à ne pas confondre
avec les Bassari
du Sénégal) ou les Mobo.
Illustration à gauche
(timbre) : les Gourmantché sont particulièrement
reconnaissables aux longues scarifications qui
leur balafrent chaque côté du visage,
des tempes au menton.
La langue des Gourmantché
est appelée le Gourmantchéma
ou le Bigourmantcheba et fait partie des
langues Gur, tout comme le Sénoufo, le
Mooré ou le Lobiri.
Comme
la majorité des peuples du Burkina (notamment
les Mossi ou les Lobi), les Gourmantché
se considérent comme historiquement originaires
du Ghana.
La société gourmantché
est elle aussi faite de castes. Dans les villages
gourmantché traditionnels tout comme dans
les quartiers des bourgades de la région,
ces castes se mélangent le moins possible.
Dans le quartier des forgerons par exemple, rarements
des familles d'autres castes seront installées.
Ce cloisonnement est aussi religieux : si les
Gourmantché sont avant tout - et parfois
seulement - animistes,
certains d'entre eux sont convertis à l'islam
ou au christiannisme.
Chacun des adeptes vit dans le voisinage de ses
coreligionnaires.
Illustration
à droite : timbre de l'époque
de la Haute-Volta représentant l'intronisation
d'un chef gourmantché.
Pour l'étranger, le Gourmantché
est souvent le plus facile des Burkinabè
à identifier. La tradition des scarifications,
qui tend à disparaitre en ville, permet
en un coup d'oeil de reconnaître la "gourmantchitude"
d'un Burkinabè : des longues balafres courent
du front ou des temps jusqu'au menton de chaque
côté du visage.
D'autres aspects culturels font
connaître les coutumes de ce peuple à
toutes les autres communautés du pays :
les célèbres danses
gourmantché font le plaisir de la population
de tout le pays lors de la Semaine Nationale de
la Culture à Bobo-Dioulasso et les masques
traditionnels qui font leur sortie lors des grands
évènements (initiations, funérailles,
etc..) sont autant de manifestations de la créativité
des habitants du Gurma.
Illustration à gauche
: timbre de l'époque de la Haute-Volta
représentant des danseurs
gourmantché en habit traditionnel.
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ici pour voir des photos relatives aux Gourmantché
Les Sénoufo
Si
les villages Sénoufo (ou Sénoufou)
occupent l'extrême sud-ouest du Burkina,
la plus grosse partie de cette communauté
habite cependant au Mali et surtout en Côte
d'Ivoire.
Ils sont traditionnellement agriculteurs
mais sont aussi reconnus comme d'excellents artisans
et de légendaires chasseurs.
Photo à droite :
greniers aux formes typiquement sénoufo
dans un village près de Banfora
(Photo Christian COSTEAUX).
La société sénoufo
est très fortement castée et, si
la modernité a tendance à affaiblir
les coutumes, il demeure assez rare que deux Sénofou
de castes différentes se marient : par
exemple un homme de la caste des forgerons ne
prendra pas pour épouse une jeune fille
de la caste des agriculteurs. De même, un
homme de la caste des sculpteurs ou des chasseurs
ne peut théoriquement pas devenir forgeron
une d'une manière générale
travailler le métal (bijoutier, ferrailleur,
plombier, etc...). Cette importance des castes
n'est qu'un des aspects culturels de la société
sénoufou qui demeure animiste
et traditionnelle. Les devins et fétichistes
ont toujours un rôle important dans la vie
villageoise et forment des sociétés
secrètes d'initiés. Par leur intermédiaire
et celui de la richissime statuaire sénéfou
(l'une des plus appréciée d'Afrique
de l'Ouest), les ancêtres et les esprits
des bois sont vénérés. Tous
les jeunes garçons qui rentrent dans le
bois sacré sont initiés aux croyances
et aux traditions sénoufou et cette initiation
demeure le ciment de la sauvegarde des coutumes
ancestrales.
Clique
ici pour visionner des photos relatives aux Sénoufo
Les Peulh (ou Peul)
Les
Peulh sont les pasteurs nomades les plus connus
d'Afrique. Ils sont présents dans la plupart
des pays d'Afrique de l'Ouest (Sénégal,
Gambie, Guinée-Bissau,
Guinée, Burkina, Mali, Niger, Bénin,
Togo ou Ghana) mais également dans certains
pays d'Afrique centrale (Cameroun, Tchad, Centrafrique).
Au Burkina, leur zone de répartition
principale se trouve dans les provinces semi-désertiques
de la région du Sahel : le Soum, le Séno
et l'Oudalan (Djibo, Dori et Gorom-Gorom). A Ouagadougou
où vit une forte communauté, ils
occupent un grosse partie du quartier de Dapoya.
Photo à droite :
une hutte peulh typique présentée
au musée de Bobo-Dioulasso (en arrière-plan
il s'agit d'une maison mossi traditionnelle).
Ils sont facilement reconnaissables
à leur peau souvent claire et aux traits
fins de leur visage.
Leur activité pastorale
les met souvent en conflit avec les autres communautés
du pays et des morts sont régulièrement
à déplorer après des batailles
rangées entre cultivateurs locaux et bergers
peulh qui font divaguer leur bétail dans
les champs.
Victimes
d'une grande pauvreté (voir même
de famines y compris ces dernières années)
ils forment également la communauté
la moins alphabétisée du pays. La
majorité des enfants mendiants appelés
"garibous"
est peulh.
Au Burkina est faite une distinction
entre Peul rouges et Peul noirs. Les Peul rouges
étant monagames et moins souvent musulmans
(voir parfois chrétiens) et les Peul "noirs",
musulmans, plus souvent sédentarisés,
habitant en ville et ayant souvent abandonné
les activités pastorales. De très
nombreux commerçants, notamment à
Ouagadougou, sont
d'ethnie peul.
Une autre communauté peul,
parfois appelée "peul-mossi"
vit principalement dans les zones d'influence
Mossi des provinces du Passoré (Yako) et
du Yatenga (Ouahigouya). Le révolutionnaire
Thomas Sankara
appartenait à cette communauté.
Photos : ci-dessous
à gauche, un timbre Burkinabè représentant
un flûtiste peulh en costume traditionnel
(le boodi), ci-contre à droite un jeune
homme peulh.
Clique
ici pour voir des photos relatives aux Peulh du
Burkina
Les Bissa
Les
Bissa forment un petit groupe vivant au sud de
Tenkodogo, aux frontières
et de chaque côté des frontières
du Ghana et du Togo dans les provinces du Boulgou
et du Koulpélogo. Leur langue fait partie
du groupe Mandé.
Le poste frontalier de Bittou
et ses belles recettes douanières et contrebandières,
le barrage hydroélectrique de Bagré
et la proximité de Tenkodogo ont permis
ces dernières années de sortir la
communauté bissa d'une pauvreté
et d'un isolement dramatique.
Photo à gauche :
écolières bissa devant le village
de Dassanga
Traditionnellement agriculteurs,
les Bissa se sont spécialisés dans
la culture de l'arachide dont leur terroir est
le plus grand producteur du Faso. L'arachide occupe
donc une certaine importance dans les coutumes
villageoises : un jeune homme souhaitant prendre
une épouse doit préalablement travailler
dans les champs d'arachide de la mère de
sa promise.
Leurs
croyances animistes
sont toujours très fortes même si
beaucoup d'entre eux sont aujourd'hui de confession
musulmane. Grands amateurs de viande de chien
(ce qui leur vaut les railleries amicales des
autres ethnies) ils sont à l'origine de
l'adage "c'est absurde de manger la viande
du chien et de laisser sa tête !".
Photos : à droite,
jeune fille bissa de Gnangdin vendant des pâtisseries
à l'arachide, à gauche timbre Burkinabè
représentant un sac à main de l'artisanat
bissa.
Il
est également à noter une particularité
de la population Burkinabè d'ethnie bissa
: la plus grosse diaspora Burkinabè en
Europe réside en Italie (environ 8000 personnes
dont un millier à Brescia) et se trouve
être consituée de Bissa originaires
de Béguédo
(le long du Nakambé) si bien que le patelin,
richissime comparé aux autres bourgades
Burkinabè de même taille, est surnommé
"Little Italy". Les guichets Western
Union et caisses d'épargne en rase campagne
ainsi que les poteaux électriques au milieu
de la brousse témoignent de l'envoi massif
d'argent des immigrés bissa d'Italie.
Clique
ici pour visionner des photos relatives aux Bissa
Les Dogon
Les Dogon sont principalement
présents dans l'est du Mali, dans la région
de Bandiagara. Mais quelques villages Dogon isolés
sont répartis au Burkina Faso, le long
de la frontière malienne près de
Djibo. La plus "grande" localité
dogon est Diguel, à 70 kilomètres
d'une mauvaise piste depuis Djibo. La pays dogon
Burkinabè s'étend dans l'ensemble
de cette zone frontalière. Les Dogon dont
l'architecture est mondialement connue grâce
au village de Bandiagara au Mali ont un particularisme
culturel très fort accentué par
une langue aux origines uniques. Malgré
leur conversion à l'islam ou pour quelques-uns
au christiannisme, leur coutumes animistes restent
vivaces et leur statuaire, hélas pillée,
demeure l'une des plus belles de cette partie
de l'Afrique.
Clique
ici pour visionner des photos relatives aux Dogon
du Burkina
Les Touareg
Les
Touareg constituent le peuple emblèmatique
du désert du Sahara. Ceux que l'on surnomme
les hommes bleus (autant pour la couleur de leurs
boubous que pour celle de leur peau parfois déteinte
par la teinture indigo de leurs vêtements)
sont un peuple nomade que l'on retrouve au Mali,
au Burkina Faso, au Niger, en Algérie et
en Lybie. Les zones désertiques de l'extrême-nord
du Burkina Faso correspondent à leur zone
de nomadisme la plus méridionale.
Durant des siècles, ces
seigneurs du désert étaient craints
et respectés par les populations négroafricaines
en raison des razzias qu'ils menaient pour capturer
des esclaves. Jusqu'aux indépendances des
pays d'Afrique de l'Ouest (et souvent même
après) ces razzias chez les peuples noirs
de l'orée du désert étaient
le fondement même de la société
touareg. Un vrai Touareg dans la société
traditionnelle ne se salit pas les mains (même
si l'eau ne lui sert qu'à se laver les
pieds 4 fois par jour ignorant les parties cachées
sous le boubou).
Abdel Kader GALY dans le rapport
Anti-Slavery International mars 2004, (lauréat
du Prix International des Droits de l’Homme
décerné par Anti-Slavery International)
nous dit : « L’esclave est le moteur
de la société touareg »
.
Djibo Hamani, historien et enseignant
à la faculté rajoute : «
Il est clair que toute la culture touareg actuelle,
où la poésie, les visites prolongées
et fréquentes aux parents, la cour aux
femmes et le « farniente » occupent
une grande place, n’a pu naître et
se développer que parce que les hommes
et les femmes libres, les Imajaghen en particulier,
étaient totalement déchargés
des tâches manuelles ».
Bien qu'aujourd'hui une partie
des Touareg soit noire, le négroafricain
dans l'inconscient collectif touareg demeure un
esclave potentiel.
Si de nos jours les Touareg ne
font plus de razzias d'esclaves, ce n'est pas
parce que leur état d'esprit a évolué.
C'est uniquement parce que les armées des
pays victimes de ces raffles sont des armées
noires. L'aspect romanesque du mode de vie des
Touareg ne doit pas faire oublier qu'ils ne sont
que les proches cousins des Djandjaweed soudanais
qui massacrent les Noirs du Darfour, des esclavagistes
mauritaniens et en règle général
de la plupart des arabo-berbères qui considèrent
le Noir comme une marchandise à vendre
ou acheter depuis les siècles des siècles,
amen.
Bon nombre d'ONG criminelles,
sous prétexte de sauvegarder la "liberté
séculaire des hommes bleus" et
leurs traditions qui sont le "fondement
de leur identité" (ou plein d'autres
lieux communs à la con dans ce genre),
confinent les Touareg dans un siècle qui
n'est pas le nôtre en hypothèquant
l'avenir et la santé de leurs enfants tout
en leur faisant croire que dans 10 ans ou 100
ans ils pourront continuer à sa balader
en chameau avec des coutumes médiévales.
Aujourd'hui, à Ouaga mais
également à Cotonou, Bamako, Niamey
ou Lagos, ils déambulent comme des fantômes
d'eux mêmes tentant désespèrement
de vendre leur artisanat à d'éventuels
touristes de passage. Les enfants touareg qui
mendient en ville sont nombreux et leur nombre
ne cesse de s'accroître.
On
est au XXIe siècle et l'avenir de ces enfants
n'est résolument pas dans la divagation
à dos de chameau. La population touareg
du Faso a besoin d'une aide massive des autorités
et des ONG. Pas des ONG qui les invitent dans
leurs cirques pour présenter leurs sabres
en peau de chameau mais d'ONG qui leur construisent
des maisons viabilisées et alphabétisent
les enfants, de grè ou de force. Car si
la liberté, il y encore 50 ans, c'était
de commercer à dos de dromadaire, aujourd'hui,
qu'on s'en réjouisse ou qu'on le regrette,
c'est de savoir lire, écrire et s'adapter
au monde moderne. Nul doute que les Touareg, avec
leur histoire prestigieuse et leur habileté
au commerce seront des citoyens du monde qui pourront
échapper au cirque des marchés artisanaux
dans lesquels certaines ONG aiment à les
cantonner sous prétexte de ne pas leur
faire perdre leur identité. Il est vrai
que c'est original et intéressant de voir
débarquer un Touareg en boubou à
l'aéroport d'Orly pour aller vendre ses
bijoux en mauvaix argent sur un marché
équitable. On aimerait cependant beaucoup
plus, avec l'argent du billet d'avion, voir ses
gosses étudier la chimie en blue jean à
l'université de Ouagadougou.
Illustration à gauche
: croix touareg de Tahoua sur un timbre à
la couleur indigo
Si un Touareg sur la lune, ce
n'est pas pour demain, donner des terres cultivables
aux adultes (ce que les réformes foncières
de Sankara permettent au Burkina Faso) et envoyer
les gosses manu militari à l'école
est une urgence pour sauver ce peuple apatride
de la disparition ou de la misère absolue
dans laquelle il s'enfonce.
Clique
ici pour visionner des photos relatives aux Touareg
du Burkina Faso
Les Bobo et les Bwa (ou Bwaba)
Les
Bobo et les Bwa sont deux ethnies apparentées
du sud-ouest du Burkina-Faso. Les Bobo proprement
dit sont aussi appelés Bobo-Fing et vivent
principalement à Bobo-Dioulasso et ses
environs alors que les Bwa, nommés aussi
Bobo-Oulé sont représentés
plus au nord.
Photo à gauche :
carte postale ancienne montrant des villageois
bobo devant leurs cases.
Les Bobo-Fing seraient environ
100 000 au Burkina Faso. Ils sont à l'origine
du nom de la ville Bobo-Dioulasso. Agriculteurs,
ils cultivent le millet, le sorgho et le coton.
Sans gouvernement centralisé, ils sont
organisés en lignages dont les membres
les plus âgés forment le conseil
des anciens chargé de prendre les décisions.
La notion de chef leur est profondément
étrangère. Les Bobo croient en un
dieu Wuro, créateur de la terre et des
animaux.
Photo : La terrasse tortueuse de "Consasso",
la maison du premier ancêtre Bobo-Dioula
à Bobo-Dioulasso.
La fenêtre en ferraille rouillée
n'est pas d'origine... (photo Christian COSTEAUX)
Les Bwa, nommés également
Bobo-Oulé, résident quant à
eux dans une aire partant de Pâ, non loin
de la frontière ghanéenne, et remontant
au nord jusqu'à la frontière malienne
dans la province du Nouna en passant Houndé,
Bobo-Dioulasso
et par leur chef-lieu, Dédougou.
Ils sont très majoritairement animistes
bien qu'environ 20% d'entre eux soient chrétiens
ou même musulmans.
Leurs croyances
animistes et notamment leur culte au dieu Do sont
à l'origine des masques en bois et en fibres
d'une taille gigantesque qui sont utilisés
dans les grands évènements de la
vie du village. Ce n'est pas pour rien que c'est
à Dédougou,
en plein pays Bwa, que se tient chaque année
en mars le Festival des Arts et des Masques (FESTIMA).
Les Bwa peuvent y exercer leur art ancestral de
la mascarade et en profitent pour présenter
aux autres communautés ethniques du pays
et de l'étranger leurs danses
traditionnelles et leurs orchestres
de percussions.
Les Bwa qui seraient aujourd'hui
environ 300 000, sont essentiellement agriculteurs
et font particulièrement pousser le coton
dont leur terroir est un des plus gros producteurs
au Burkina Faso. Les habituelles productions vivrière
de la zone (maïs, sorgho, arachide, etc...)
sont leur cultures traditionnelles.
La langue des Bwa est le Bwamu
qui fait partie du groupe des langues Gur alors
que celle des Bobo-Fing est du groupe Mandé.
Clique
ici pour visionner des photos relatives aux masques
bwamu de Dédougou
Les Samo-Marka
Les Samo se considèrent
comme les plus proches cousins des Bissa avec
qui ils partagent de nombreuses similitudes culturelles
malgré leur éloignement géographique.
L'essentiel de leur population se trouve de l'autre
côté de la frontière, au Mali.
Ils occupent la plus grande partie de la province
du Sourou, autour de Tougan. L'ancien président
Lamizana était d'ethnie Samo (natif de
Zignara dans le Sourou) toute comme l'historien
et homme politique Joseph Ki-Zerbo.
Illustration à droite
: un timbre Burkinabè représentant
un grenier à mil typique de l'architecture
Samo.
Les Marka forment une petite
communauté évaluée à
25 000 âmes autour de la frontière
burkinabo-malienne dans les provinces du Mouhoun,
du Sourou et du Kossi. Musulmans
de langue mandingue apparentés aux Soninké
du Mali, ils sont intégrés à
la grande famille malienne des Bambara. Si ils
pratiquent l'agriculture,
ils sont aussi très actifs dans le domaine
du commerce.
Les Européens
Il
est triste de voir que, comme dans la plupart
des pays d'Afrique, contrairement à la
situation en Asie, on ne rencontre que rarement
des européens "normaux" au Burkina
Faso. L'essentiel de la population européenne
est consituée soit de seigneurs, soit de
clochards. Les seigneurs, ce sont évidemment
ces enculés qui travaillent pour des organisations
internationales ou des administrations et bouffent
en frais de fonctionnement l'essentiel d'un budget
normalement dévolu à l'aide au pays
dans lequel ils séjournent. Voitures 4x4
hors de prix (avec toujours une antenne longue
portée, faudra qu'on m'explique pourquoi)
pour rouler dans une ville où des taxis
ont 600 000 km au compteur sans avoir rendu l'âme.
Outre le fait qu'il faudrait taper le crâne
de ces enculés sur le trottoir pour punir
leur coûteuse inutilité, ce sont
les commanditaires (gouvernements, associations)
qui sont les principaux responsables de cette
gabégie.
Photo à gauche :
misérable enfant Burkinabè devant
un 4x4 full options climatisé (47 000€)
aux couleurs de l'Unicef.
Indemnités de résidence
insultantes, maison de fonction dans des quartiers
retranchés peuplés par leurs congénaires
internationaux (Zone
du Bois dans le cas de Ouagadougou), personnel
de maison, etc... : le fonctionnaire international
ou le salarié d'ONG est devenu dans ce
monde une espèce de caste dont la destruction
libèrerait un budget colossal et éviterait
que des contribuables viennent dans un pays pauvre
comme le Burkina Faso pour voir des milliers (je
pèse mes mots des MILLIERS) de 4x4 estampillés
aux logos de l'Union Européenne, de coopérations
diverses, de l'UNICEF, etc...
Et l'autre catégorie,
ce sont les clochards avides "d'authentique"
en Afrique : rastacrades ou illuminé(e)s
dont l'absence de personnalité les pousse
à adopter ce qu'ils pensent être
les us et coutumes du Faso. On voit ainsi se balader
à droite à gauche des Bretonnes
avec des tresses africaines et un boubou multicolore
aimant à se faire prénommer d'un
nom local ou des Parisiens crados, en tongue qui
se permettent de donner des leçons de philosophie
à qui veut les entendre tout en se faisant
poster leur RMI par Western Union.
Bref, au milieu y'a plus grand
chose. Quelques vrais travailleurs ou investisseurs
sortent du lot, quelques voyageurs au long cours
et quelques étudiants et/ou chercheurs
permettent miraculeusement de croiser des monsieur
ou madame "toutlemonde" sans
que ce terme n'ait rien de péjoratif.
Le problème, et c'en est
véritablement un, c'est que vu que la quasi-intégralité
des Européens du Faso fait partie de l'une
ou l'autre de ces catégories archétypiques,
le Burkinabè moyen pense que l'ensemble
de la population européenne rentre dans
ce moule : seigneur de mes couilles en 4x4 ou
rastacrade pseudo-philosophe. Du coup, quand en
débarquent quelques-uns qui ne correspondent
pas au personnage habituel, le Burkinabè
moyen est déconcerté...
PS : une bonne occasion pour
rappeler que DE TOUTES LES ONG QUI BOUFFENT LE
FRIC EN FRAIS DE FONCTIONNEMENT, l'UNICEF est
la PIRE (voir l'article sur l'UNICEF) . Il ne faut absolument rien donner à
l'UNICEF et surtout pas acheter leurs cartes postales
de merde tant que des centaines de millions d'euros
continueront d'être dépensés
pour des véhicules dont la plupart ne sortent
jamais de la ville ou trop occasionnellement pour
qu'il soit plus cher d'en louer un de temps en
temps. Et je ne parle même pas du salaire
que ces fils de putes soit disant experts bouffent
sur place au Burkina... Le meilleur moyen pour
libérer du fric au Burkina serait que les
Burkinabè jouent aux snipers avec ces enculés
inutiles qui bouffent leur budget d'aide au développement.
Les Libanais
Les Libanais, tout comme dans
toute l'Afrique, sont très présents
au Burkina Faso. Travaillant dans le secteur de
la restauration et du commerce ils continuent
de vivre en circuit fermé favorisant ainsi
une consanguinité dangereuse pour les gènes.
Les Chinois
Les Chinois, comme partout en
Afrique, viennent de plus en plus nombreux au
Burkina Faso. Exceptés quelques hommes
d'affaires ou coopérants (tous taïwanais
puisque le Burkina Faso est l'un des seuls pays
à reconnaître Taïwan), la plupart
des Chinois viennent des provinces pauvres du
Sud (Guanxi, Hainan) et se lancent dans le petit
commerce : jouets bon marché, appareils
électroniques, médecines et pharmacopées
traditionnelles (notamment toutes les lotions
et mixtures favorisant la rigidité du chibre,
très appréciées en Afrique).
La plupart ne roulent franchement pas sur l'or
mais ils attendent des jours meilleurs. Comme
en règle générale les produits
de fabrication chinoise (y compris les deux-roues)
suscitent crainte et méfiance de la part
des Burkinabè malgré leur prix,
le commerce n'est pas forcément aussi florissant
qu'on pourrait le croire.
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