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Le Burkina Faso, malgré quelques efforts de façade, n'est pas un pays touristique. Membre de l'OMT depuis 1975, il accueillerait chaque année plus de 200.000 touristes. Il est évident que ce chiffre est grandement surévalué puisque qu'il s'agit des 200.000 passagers enregistrés au départ et à l'arrivée de l'aéroport de Ouagadougou et dont la plupart ne sont pas des touristes. Si on enlève les myriades de membres d'ONG et organisations internationales, le nombre effectif de touristes venant visiter le pays ne doit vraisemblablement pas dépasser les 20.000... Et c'est déjà beaucoup.
Le pays a pourtant de nombreux atouts qui pourraient lui permettre d'accroître le nombre de ses touristes réels et le bénéfice qu'il en retire.
Tout d'abord, son patrimoine écologique qui pourrait attirer beaucoup plus d'amoureux de la nature. Les parcs nationaux sont vastes, nombreux et bien conservés. Observer des éléphants ou des antilopes dans leur environnement naturel est facile au Faso. Ceux qui viennent pour chasser ne seront pas en reste : d'innombrables domaines sont ouverts à la chasse et le gibier est abondant.
De plus, sa proximité de l'Europe et des principaux marchés émetteurs francophones (France/Belgique/Suisse) permet des séjours courts, sans décalage horaire à l'issue d'un vol d'un peu plus de 5 heures.
La langue française, langue officielle du pays parlée par la plupart des Burkinabè, permet en outre des échanges facilités et une communication aisée avec les touristes francophones d'Europe, d'Afrique ou du Canada.
Les infrastructures routières sont relativement adaptées au tourisme, qu'il s'agisse de pistes ou de routes goudronnées. Elles permettent de se déplacer rapidement dans tout le pays. Les transports en commun entre les grandes villes sont en outre relativement confortables, ponctuels et sûrs.
Les richesses culturelles sont également nombreuses dans les domaines de l'architecture, de la musique, des religions, de la danse ou des fêtes et folklore locaux.
Photo ci-dessus : une case typiquement décorée de motifs kasséna dans le village de Tiébélé qui accueille beaucoup de visiteurs étrangers.
Enfin, l'accueil du Burkina Faso est chaleureux et sans ces habituels parasites "rastafaraï à touriste", les étrangers se sentiraient en paix et en harmonie avec le pays dès leur arrivée à l'aéroport.
Plusieurs obstacles majeurs sont cependant à abattre si le pays souhaite tirer des revenus plus importants de son patrimoine culturel et écologique.
Le premier obstacle est bien-sûr le "rastaman". Cet individu crasseux que l'on rencontre en masse dans toutes les localités touristiques du pays peut pourrir très rapidement la vie aux étrangers venus visiter le pays. Le rastaman crasseux ne travaille pas et ne vend rien : il se contente de silloner les rues de Ouaga et des sites touristiques du Burkina à la recherche d'un Nassarah (un Blanc) qu'il pourra emmerder ou d'une Blanche à qui il pourra refiler ses mycoses à l'occasion d'un coup de queue. Le rastaman est une véritable plaie au Burkina. Collant comme une mouche à merde, il propose en vrac des cours de djembé (of course), de l'herbe pour la fumette, des tissus batick inesthétiques ou des "objets d'arts" à la con. Le problème est qu'une certaine catégorie d'étrangers visitant le pays les trouvent "cool". Le rasta se croit donc obligé de traiter de raciste tout Nassarah qui l'envoie chier (tout en oubliant qu'AUCUN BURKINABE ne laisserait son fils ou sa fille fréquenter ces parasites aux théories fumeuses). Ah Jah Jah Jah, ché Babylone !!! Yé man ! Rastafaraï.
Le second obstacle est le taxage systématique lors des visites des lieux dits "touristiques". On pourrait répondre que le Burkina n'ayant que deux ou trois monuments à visiter, le seul moyen de "ramasser de le arzent" est de faire payer toute pénétration d'un étranger dans un village ou au bord d'un lac "sacré". Mais d'une part il est plus que discutable de faire payer la visite d'un village (comme si les habitants faisaient partie de la curiosité à admirer) et d'autre part les sommes ainsi récoltées sont le plus souvent mangées directement sur place au lieu d'être reversées au bénéfice de tous. Autorisations de prendre des photos, taxes pour les caméras, tarifs spéciaux "Non Burkinabè", etc... : tout est bon pour gratter "de le arzent".
Photos : à gauche
l'habituel panneau annonçant les "tarifs",
ici au lac de Tengrela, non loin de Banfora dans
le sud du pays. Ci-dessous à droite, toujours
à Tengrela, la pathétique guérite
à péage qui fait tant de peine.
Pourtant la plupart des sites "officiels" du patrimoine ne reçoivent chaque année que moins de 500 visiteurs payant chacun 1000CFA (1,5€) en moyenne... Ce n'est donc pas avec 750€ par an qu'on assure la sauvegarde d'un site mais c'est comme ça par contre qu'on dissuade les gens de venir. Car payer un ticket pour visiter un musée ou un lieu de culte est une chose, mais payer pour visiter un village, lieu de vie où chacun est censé être libre de déambuler à sa guise en est une autre... Augmenter le prix du visa ou plus simplement ne plus du tout faire payer les visites serait beaucoup plus judicieux et profitable au pays. Car ce que dépense un touriste pour passer une nuit dans l'auberge du coin, prendre deux repas et quelques boissons rapporte beaucoup plus à la localité que les 1000CFA de ticket demandés abusivement pour pouvoir mettre les pieds dans un village. Enfin bon, si les sinistres ministres du tourisme du Faso étaient payés pour réfléchir, on le serait.
Le troisième obstacle est le parc hôtelier du pays. Il est très clairement anormal que le moindre hôtel crasseux, indigne même de servir comme hôtel de passe, coûte trois plus cher qu'un lodge luxueux en Thaïlande ou en République Dominicaine. L'accueil dans les hôtels est très généralement minable et la propreté y est plus que douteuse excepté dans une demi-douzaine d'hôtels du pays parmi lesquels les deux hôtels du groupe Accor (Sofitel et Mercure) qui, vu leur prix, sont réservés à quelques enculés de l'ONU payés pour "CONSTATER" le mal... Un investissement massif devrait être réalisé pour créer en masse de nouvelles structures hôtelières, notamment à Ouagadougou. Car proposer une chambre dans un petit hôtel confortable, climatisé, avec TV satellite et connexion wifi, le tout à moins de 15.000CFA (22.5€) par jour tout en gagnant de l'argent est tout à fait possible. Actuellement, on ne trouve pas ce standing à moins de 45.000CFA (53€) et c'est particulièrement lamentable... De même, si on peut comprendre - et même apprécier - qu'un campement de brousse ait un confort sommaire et fonctionne avec des bougies et un puit, rien n'empêche à cette structure d'être propre, accueillante et professionnelle. Ce n'est presque jamais le cas.
Pour toutes ces raisons, ce sont les coins sympa, originaux, non inscrits au "patrimoine payant" du Faso que nous te présentons en priorité dans ce site, toi cher internaute désireux de pouvoir apprécier le pays des Hommes Intègres. Ainsi, quand les guides recommandent de visiter le village de Koumi (à quelques kilomètres de Bobo-Dioulasso) arbitrairement décrété village touristique payant , nous te recommandons de visiter Banankeledaga, à quelques kilomètres, aussi pittoresque, beaucoup plus accueillant et sans péage à l'entrée. Car mieux vaut refiler 1500CFA à un gosse du village que le patron du troquet t'aura recommandé et qui t'emmènera voir tranquillement les fétiches du patelin et le travail du forgeron au milieu des magnifiques cases terrasses que payer un ticket à 1000CFA à l'entrée d'un village vitrine à la con. Des lacs pleins de crocodiles ou d'hippopotames, des antiques mosquées soudanaises, des villages pittoresques et accueillants il y en a des centaines, des milliers au Burkina. Inutile de se limiter aux attractions de foire...
Photo à gauche : danses traditionnelles dagara lors d'un concours de balafon dans le village non touristique et non payant de Zambo (province de Ioba)
Alors oui c'est un peu cruel pour les villages "à tickets". Nous sommes les premiers à nous attrister de la condition de ces villages et sites touristiques payants. Car quelquepart, il y a un espoir dans ces patelins perdus quand un type de l'office du tourisme Burkinabè se pointe pour construire une guérite à péage. Les jeunes comme les vieux se disent que des étrangers vont venir et apporter de l'argent au bled. La guérite à péage est construite (il s'agit parfois du seul édifice en béton à des kilomètres à la ronde) et le panneau des tarifs est accroché. Quand on sait ce que représentent 1000CFA dans les patelins les plus reculés où le restau du coin vend son plat de riz à 50CFA on imagine l'espoir des villageois. Malheureusement, lorsque seuls 200 touristes par an (et c'est beaucoup) visitent "l'attraction", on s'aperçoit qu'il faudra quelques années avant d'amortir la guérite à péage...
L'exceptionnelle richesse culturelle du Burkina Faso, l'accueil chaleureux de ses habitants si fiers de leurs traditions et de leur histoire prestigieuse pourraient offrir beaucoup d'emplois aux jeunes et permettre de sauvegarder une partie du patrimoine en péril. Quelques bonnes décisions du ministère du tourisme (enfin) et une bonne école de tourisme à Ouaga ou Bobo suffiraient à attirer cette catégorie de voyageurs plus attirés par cette partie exceptionnelle de l'Afrique continentale que par les plages du Sénégal. Les jeunes villageois du Burkina Faso méritent ça et seront heureux de voir appréciés à leur juste valeur (pas celle d'un ticket) les joyaux du pays construits ou conservés par leurs parents et ancêtres.
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