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Bazoulé est l'endroit idéal pour sortir de Ouaga une demi-journée et partir en brousse. Que l'on soit véhiculé ou simplement équipé d'un cyclomoteur, la visite est rapide. Les crocodiles sont évidemment aussi sacrés que les touristes sont de sacrés cons mais la balade se révèle finalement fort amusante et plaisante.
Plaisante tout d'abord parce qu'on n'essaye pas dès votre arrivée de vous soutirer vos deniers sans chercher à savoir la raison de votre visite ou l'état de votre portefeuille.
Les prix de la visite, somme toute raisonnables, sont affichés à l'entrée : 1500CFA (2,25€) par personne de nationalité étrangère. Acheter un poulet à 1000CFA (1,5€) en plus de la visite procure en outre un vif plaisir puisqu'il permet, tout en nourrissant les sacrés crocos de rendre la monnaie de sa pièce au volatile qui ne nous refilera pas - au moins celui-ci, le H5N1.
Même si il est toujours plus intéressant de se rendre dans les lieux véritablement préservés de ce type d'exploitation, ce mode d'organisation touristique est toujours plus acceptable que celui mis en place par le Ministère du Tourisme sur certains sites d'intérêt majeur dans le pays.
L'accès à Bazoulé se fait à partir de la route de Bobo-Dioulasso. Une piste vers la droite est indiquée par un panneau évocateur représentant un crocodile à une vingtaine de kilomètres après la sortie de Ouagadougou. Une demi-douzaine de kilomètres de piste plus ou moins bonne restent à parcourir pour arriver effectivement à Bazoulé. Des petits panneaux permettent de ne pas s'égarer.
Une fois arrivé sur place et passé à la caisse, vous pourrez vous rendre à la mare. Les guides font venir les crocodiles dont certains sortiront de l'eau dès que les paillements des poulets réveilleront leur estomac. Les scènes de dévorage qui suivent peuvent paraître soit amusantes soit révulsantes en fonction des tempéraments. Le chasseur berrichon appréciera plus que la vierge parisienne effarouchée. De même, tout le monde n'acceptera de s'asseoir sur un vieux croco pour la photo "Indiana Jones" que ne manquera pas de vous proposer le guide.
Photos : à gauche, ce qu'il
reste d'un poulet après arrachage reptilien,
en haut à droite un locataire de la mare,
ci-dessus à droite quelques tortues terrestres
se laissent également approcher dans des
enclos près de la mare. Ici deux tortues
en acrobaties douteuses
On n'oubliera pas de vous suggérer dès votre retour de la visite de passer dans les deux ou trois boutiques de souvenirs. Elle ne vendent rien de plus intéressant que celles que vous trouverez partout ailleurs en Afrique : les mêmes objets d'artisanat, cousins de la Tour Eiffel à la con que l'on vend aux touristes à Paris. L'essentiel étant d'aimer ou pas, n'hésitez pas à acheter si cela vous plait puisque les prix n'y sont pas plus élevés qu'ailleurs. Les vendeurs ont en tous cas été bien briefés pour ne pas être insupportables, c'est déjà ça. A noter : contrairement à l'ensemble du pays, aucun casse-couille de "parkeur" ne vient vous réclamer de l'argent pour votre véhicule ou votre mobylette. C'est assez exceptionnel pour être souligné.
Un petit bistrot vous permettra de vous désalterer tranquillement.
Chaque année, au coeur de l'hivernage, la cérémonie coutumière du "Kôo-m-lakre" présidée par le Googhe Naba célèbre le crocodile par divers sacrifices d'animaux qui viennent nourrir les reptiles.
Vidéo : format Windows Média (bas débit / haut débit), format Real Player (bas débit / haut débit)
Quelques dizaines de crocodiles habitent la
mare. Ici, quatre petits specimens durant un bain de soleil
au coeur de l'hivernage.
Le boutique artisanale de Bazoulé
Si vous ne partez à Bazoulé que pour rentrer le jour même à Ouaga, faites-vous un vrai plaisir en ne repassant pas par la route de Ouaga. La piste traversant Bazoulé, celle justement longeant la mare, permet de se rattraper la route de Ouahigouya en traversant quelques localités intéressantes avec des marchés animés et des traditions toujours fortes (voir les pages "itinéraires").
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